L'atezolizumab (un anticorps monoclonal dirigé contre PD-L1), qui restaure l'immunité anticancer, a amélioré la survie globale chez les patients ayant déjà reçu un traitement contre le cancer du poumon non à petites cellules au préalable et qui ont également tiré bénéfice clinique lorsque combiné avec une chimiothérapie comme traitement de première ligne du cancer non à petites cellules. Le but de l'essai IMpower130 était d'évaluer l'efficacité et l'innocuité d'atezolizumab plus chimiothérapie versus chimiothérapie seule comme traitement de première ligne du cancer du poumon non à petites cellules non squameux.
IMpower130 est une étude de phase 3 multicentrique, randomisée en ouvert réalisée dans 131 centres situés dans huit pays (États-Unis d'Amérique, Canada, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, et Israël). Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, et étaient atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules de stade IV non squameux confirmé pour histologie ou cytologie et présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, et n'avaient reçu aucune chimiothérapie pour traitement de pathologie au stade IV. Les patients ont été répartis au hasard (2:1 ; par blocs permutés [dimension de bloc = 6] à l'aide d'un système de réponse interactif vocal ou internet) pour recevoir atezolizumab (1 200 mg par voie intraveineuse toutes les 3 semaines) + chimiothérapie (carboplatine [selon la technique de mesures des surfaces sous la courbe des concentrations plasmatiques en fonction du temps 6 mg / mL par minute toutes les 3 semaines] + nab-paclitaxel [100 mg/m 2 par voie intraveineuse chaque semaine]) ou chimiothérapie seule sur quatre ou six cycles de 21 jours, suivi d'une thérapie de maintien. Les facteurs de stratification comprenaient le sexe, les métastases hépatiques à la ligne de base, et l'expression tumorale de PD-L1. Les critères d'évaluation principaux étaient la survie sans progression évaluée par l'investigateur et la survie globale dans la population en intention de traiter dite " sauvage " (c'est-à-dire la population aux gènes et ). La population d'innocuité incluait tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l'étude. (...).
Entre le 16 avril 2015 et le 13 février 2017, 724 patients ont été tirés au sort et randomisés par tirage au sort 723 ont été inclus dans la population en intention de traiter (un patient est décédé avant la randomisation [...], il a donc été exclu de la population en intention de traiter) du groupe atezolizumab plus chimiothérapie (483 patients dans la population en intention de traiter et 451 patients dans la population en intention de traiter dite " de type sauvage ") ou du groupe chimiothérapie (240 patients dans la population en intention de traiter et 228 patients dans la population en intention de traiter dite " de type sauvage "). La médiane de suivi dans la population en intention de traiter dite " de type sauvage " était similaire entre les groupes (18.5 mois [Intervalle Interquartile -IQR- 15.2-23.6] dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 19.2 mois [15.4-23.0] dans le groupe chimiothérapie). Dans la population en intention de traiter dite " de type sauvage ", il y a eu de significatives améliorations en termes de médiane de survie globale (18.6 mois [Intervalle de Confiance -IC- 95% 16.0-21.2] dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 13.9 mois [12.0-18.7] dans le groupe chimiothérapie; hazard ratio stratifié [HR] 0.79 [IC 95% 0.64-0.98] ; p=0.033) et de médiane de survie sans progression (7.0 mois [IC 95% 6.2-7.3] dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 5.5 mois [4.4-5.9] dans le groupe chimiothérapie ; HR stratifié 0.64 [IC 95% 0.54-0.77 ; p<0.0001]). Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément rencontrés étaient neutropénie (152 [32%] patients sur les 453 du groupe atezolizumab + chimiothérapie versus 65 [28%] patients sur les 232 du groupe chimiothérapie), anémie (138 [29%] versus 47 [20%]), et diminution des neutrophiles (57 [12%] versus 19 [8%]). Des événements indésirables graves liés au traitement ont été rapportés chez 112 (24%) patients sur 473 dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 30 (13%) patients sur 232 dans le groupe chimiothérapie. Des décès liés au traitement (quel que soit le traitement) sont survenus chez huit (2%) patients sur 473 dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et un (<1%) patient sur 232 dans le groupe chimiothérapie.
IMpower130 a montré une amélioration importante et significative sur le plan clinique de la survie globale et une amélioration significative de la survie sans progression dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie versus chimiothérapie comme traitement de première ligne chez les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules non squameux, ne présentant pas de mutations des gènes ALK et EFGR. Aucun signal délétère d'innocuité n'a été identifié. Cette étude démontre le bénéfice d'atezolizumab en combinaison avec la chimiothérapie à base de platine, comme traitement de première intention du cancer du poumon non à petites cellules non métastasé. Howard West, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 20 mai 2019
Financement : F. Hoffmann-La Roche.