Lance au bout d'or, qui sais poindre et oindre,
De qui jamais la roideur ne défaut,
Quand, en camp clos, bras à bras, il me faut
Toutes les nuits au doux combat me joindre ;
Lance, vraiment, qui ne fus jamais moindre
A ton dernier qu'à ton premier assaut,
De qui le bout, bravement dressé haut,
Est toujours près de choquer et de pondre !
Sans toi le Monde un Chaos se feroit
Nature manque inhabile seroit,
Sans tes combats, d'accomplir ses offices ;
Donc si tu es l'instrument du bonheur
Par qui l'on vit, combien à ton honneur
Doit-on de vœux combien de sacrifices ?
Pierre de Ronsard
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