Je suis là, comme chaque fin de soirée, installé sur mon divan. Je suis seul et je réfléchis jusqu'à quand cela devrait se poursuivre. Je ne sais pas si j'arriverais à supporter mes détresses pour aussi longtemps. Les troubles de l'humeur dominés par une tristesse infinie avec un terrible sentiment de vide me tuent. Et puis quand je raconte ça à mon psy, il me demande dans quel livre j'avais lu cela... C'est pathétique. Le problème est d'autant plus général que je le pensais. Ma famille et mes amis, eux aussi, ont tendance à faire ce genre de réflexion qui me rend fou. Finalement, je me dis que ça ne sert à rien de parler de ses malheurs aux autres, c'est inutile. Tu expliques, tu parles des choses qui te rendent triste, tu expliques et tu réexpliques mais en vain. Ce sont des paroles sans importance à leurs yeux ou bien pensent-ils, que je raconte tout ça pour le plaisir de parler. Je crois que je devrais arrêter de trop m'exposer, je préfère rester dans mon cocon qui ne devrait pas tarder à exploser [...]
Quand j'avais commencé à écrire cette note, j'étais plutôt calme. Un peu triste, c'est vrai mais bon. Le jour suivant, je me suis levé de bonne humeur mais elle n'a pas duré aussi longtemps à cause d'une petite crise de colère que j'ai faite, la colère que je croyais contrôler. Ce n'était pas pour rien évidemment... mais ce qui me gène maintenant c'est que je n'arrive pas à me rappeler la cause exacte. Je me souviens parfaitement du cadre, du lieu... mais j'ai oublié la raison pour laquelle je me suis mis en colère. A vrai dire, ça m'arrive assez souvent et ça m'inquiète parce qu'il y aurait forcément un truc derrière. Je m'inquiète trop pour moi-même, pour mes relations interpersonnelles, pour mon avenir et pour tout le reste. Et ce qui me rend encore plus fou c'est la contradiction. Je suis contradictoire : Il n'y a même pas deux jours je disais que je devrais m'enfermer et que ça ne sert à rien de parler de ses maux aux autres. Ce qui se passe en vérité est le contraire. Aujourd'hui, j'ai parlé avec un ami sur mon état, borderline, bipolaire et autres choses. Entre nous, ça m'apaise un peu mais c'est éphémère. Pourquoi ça ? Pourquoi cela m'apaise-t-il ? Ça n'a aucun sens... Autre fait de la contradiction, c'est le fait que j'aime (parfois) la solitude et, en même temps, j'ai une grande peur de l'abandon... Je me dis que je ne peux pas vivre seul parce que cela me fait très peur. Quand je me retrouve seul, je commence par apprécier la solitude mais après je cours chercher une présence et quand finalement je suis entouré (soit par ma famille, soit par des amis) je commence vite à stresser et à me sentir très mal à cause d'une mauvaise plaisanterie ou bien à cause d'un mot mal placé. Le pire dans tout ça, c'est que j'ai beaucoup d'amis qui m'apprécient et que je suis bien intégré. Je crois que je devrais achever la note maintenant parce que ça commence à me torturer...
PS je dois aller voir le neuropsychiatre cette semaine (mais pourquoi je raconte tous ça bordel !!!)