Guero ‘ Orgue

Évidemment, le nom Guero m’a immédiatement rappelé l’album de Beck sorti en 2005… et dont le premier single s’intitulait « E-pro » (à bon entendeur…). À sa sortie, Robin Pagès était encore adolescent, et aujourd’hui ses influences vont aussi bien vers des artistes cultes (Beatles, Prince) que des plus contemporains tels Radiohead, James Blake, Caribou ou encore le groupe français Phoenix.

S’il a commencé la guitare à dix ans, il a également su s’approprier des rudiments en basse, batterie et clavier. D’où le titre de son premier EP, Orgue ? Probablement !

En effet, s’il considère que son projet est une sorte de symbiose d’art-rock, de pop et d’électro, le synthé possède ici une place de premier plan sur certaines des quatre chansons. D’ailleurs, s’il est évident que Guero sera très vite classé dans la French musique à l’étranger, il est vrai que je le classerais personnellement pas très loin de Zoot Woman.

Ce n’est pas tous les jours que l’on voit éclore un jeune artiste français en se disant qu’il est quasiment impossible qu’il ne cartonne pas partout. Dans le même temps, je me pose la question, tout en ayant une petite idée de la réponse, de savoir si le succès est vraiment ce qu’il cherche – Orgue me paraît très humble et je crois que, si succès il y a, il lui tombera dessus sans qu’il ne prenne la grosse tête.

Guero déboule avec un EP splendide, j’ose même dire « parfait » pour ce qui est de nous mettre l’eau à la bouche avant un premier album. Décidément, les sonorités 80’s sont sublimes dès lors qu’elles sont maîtrisées – et Orgue est un condensé intouchable de cette décennie que vous n’avez peut-être pas connu, vous non plus.

(in Heepro Music, le 20/05/2019)

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