Le sommet de l’Union pour la Méditerranée : un enjeu extraordinaire.
Publié le 13 juillet 2008 par Jean Noël Delorme
Nicolas Sarkozy va réussir son pari, n’en déplaise aux détracteurs habituels.
Cette union des pays bordant la méditerranée, à l’égal de ce qu’avait réalisé la Rome antique est une chance pour les pays qui y prendront
part ; une chance économique, une chance politique et un essentiel facteur de paix.
On dira que c’est un lobbying de plus, une nouvelle idée bling-bling de notre président ou une manœuvre pour faire entrer certains pays
dans l’Europe …
En réalité il faut y voir une nouvelle entité politique et économique qui permettra par des intérêts, communs et bien compris, de rendre
cette partie du monde plus solidaire plus attentive aux droits de l’homme et surtout plus indépendante vis-à-vis des autres groupes de pression économique que sont la chine, les USA ou
l’Inde.
Cette nouvelle alliance sera aussi la réponse logique à une OTAN moribonde de par la perte de sa raison d’être initiale. Le nouveau risque
politique n’est plus EST/OUEST mais ORIENT/OCCIDENT, et l’Union de la Méditerranée permettra aux principaux états concernés par les tensions actuelles de s’assoir à la même table.
On comprend que les multinationales y soient hostiles car leurs principaux donneurs d’ordre n’en feront pas partie et que la nouvelle
colonisation larvée que ces derniers sont en train de mettre en place un peu partout, y compris en France, n’aura plus les coudées libres.
La vocation de la nouvelle alliance, et non des moindres, sera aussi de réguler les flux migratoires et, en mettant les pays concernés sur
un pied d’égalité, de parvenir au concept d’échange de ressources humaines à double sens plutôt que d’immigration …
Alors au lieu reprocher à Nicolas Sarkozy de recevoir le président Syrien, après avoir reçu le chef d’état libyen, félicitons le d’avoir le
courage de parler à tous et de croire, envers et contre tous à la part d’humanité et de rédemption que tous nous avons, y compris nos pires ennemis.
Il serait plus facile, bien sur, comme le fait une certaine presse, de classer les gentils d’un coté et les méchants de l’autre, mais la
qualité d’un homme d’état ne se mesure t’elle pas à sa capacité à œuvrer pour le bien de ses compatriotes et à celui de l’humanité ? Et pour cela, il lui faut avoir une
foi inébranlable en la capacité des individus à s’améliorer.
Fermeté et optimisme ! Les succès de la Rome antique ou d’Alexandre Le Grand n’ont pas eu d’autres causes. Être ferme, capable de
frapper si besoin, et surtout expliquer, parler et amener les autres à soi pour s’en faire de vrais partenaires.
Bien souvent, ce qui sépare les pays et les peuples, au delà des prétextes religieux, est la crainte par ignorance que chacun éprouve
envers l’autre. Les haines tribales, racistes, religieuses ou tout simplement historiques n’ont d’autre raison d’être que l’intérêt de ceux qui en profitent
économiquement.
Bien sur, ce raisonnement peut paraître angélique, mais, si nous nous ne croyons pas à la parcelle d’humanisme que tous ont, même les pires
d’entre nous, il vaut mieux se tirer une balle dans la tête, tout de suite ! … Ou continuer à se tirer une balle dans le pied comme nous le faisons depuis si longtemps.
Alors, oui ! Espérons que Nicolas Sarkozy va réussir à lancer cette union des pays de la méditerranée ; on a tout à y
gagner.