Tu jouis du moins de cette seule certitude,
Comme tu fus dans l’éternité
De l’été bleu d’enfance, mouette et voilier tes amis ;
Quand Dieu était bon ; amour, vrai ; mer, mer ; terre, terre.
Pourtant n’osant aucune base, l’immunité
Contre la bassesse de cette banalité !
Une fois l’assassin cueillit des pavots de mer de sa main
Devenir plus écarlate, contre le plus noir
Et amoureux coeur de la mort… Ô, Christ,
Rejette quelque souvenir à sec de toile sur cette côte la plus cruelle
Où n’existe nulle épave bec mort ni plume
Bien que personne ne s’y hasarde sans désastre. Donne à la fin
La passion en berne, ce rendez-vous avec le passé ;
Quelque maigre joie à serrer contre mon sein gris-sel
Bien que les enfants fussent trahis, et l’argent le premier embrassé.
*
This Bitterest Coast
This is the end but since it is the end,
You are happy at least in this one certainty,
As you were in the eternity
Of childhood’s blue summer with seagull and yacht for friend ;
When God was good ; love, true ; sea, sea ; land, land.
Yet dare not to base immunity
From baseness on this triviality !
The murderer once gathered sea poppies with a hand
To be scarleter, to be pressed to the blacker
And less amorous heart of death… Oh, Christ,
Wash up some bone clear memory on this bitterest coast
Where is no wreck dead beak nor feather
Though none venture here without disaster. Give at the last
One half passionate tryst with the past ;
Some little joy to gather to my salt grey breast
Though children were betrayed, and money was kissed first.
***
Malcolm Lowry (1909-1957) – The Collected Poetry of Malcolm Lowry (UBC Press, 1992) – Edited by Kathleen Dorothy Scherf – Revue Po&sie N°44 (1988) – Sept poèmes inédits – Traduit de l’anglais par Margaret Tunstill.