D’où vient cette émotion que je ressens devant les oeuvres de Stéphanie Ferrat ? Peut-être d’une sensation de fragilité, d’une forme de discrétion. Elle semble montrer ce qu’elle a vu de la façon la plus respectueuse possible. « Dessiner serait interpréter », dit-elle. Alors, elle relève des empreintes. Car il s’agit de relever, ce geste qu’elle fait quand elle soulève le papier après avoir frotté doucement jusqu’à révéler la trace. Et qu’il s’agisse d’ossements de squelettes équins du Musée Fragonard à Maisons-Alfort ou des parties dures des oiseaux conservés au Musée de Gap, c’est toujours du vivant qu’il s’agit. Car « tout est lié, relié » : les pierres du chemin, les pas qui le traversent, le regard et la main. Quelque chose vibre dans la trace. Les oiseaux sont posés, les creux et les pleins des os sont en attente, oui la vie est là, tout près, dans le silence, ouvrant tout le paysage du dedans et celui du dehors.
L’exposition Mesurer le vivant au Musée Fragonard est visible jusqu’au 2 juin 2019.
L’exposition Retenir les oiseaux au Musée de Gap peut se visiter jusqu’au 22 septembre 2019.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble