Charles Poncet retrace ,dans tous les détails, les semaines qui ont précédées cet appel et ils montrent comment cette idée a fait surface.
Il nous montre et c'est un des grands intérêts de ce livre le petit milieu de ceux que l'on appelait les "libéraux" et qui, venus d'horizons idéologiques divers, souhaitaient depuis longtemps faire prendre conscience aux pieds-noirs des injustices faites aux Algériens et militaient pour une évolution de la situation. Ce groupe ( assez restreint) était lui-même divers et les engagements des uns et des autres n'étaient pas les même et n'avaient pas la même intensité depuis ceux qui militaient pour l'indépendance du pays, qui même apportaient leurs concours aux Algériens, ceux qui étaient favorables à une évolution voir une indépendance mais avec le maintient des deux communautés et ceux qui n'acceptaient pas de perdre leur nationalité française.Il y avait là des anciens communistes, des catholiques ( la hiérarchie étant très ouverte à l'évolution du pays plus que les pratiquants), des protestants.Il y avait , aussi quelques musulmans et notamment Amar Ouzegane qui avait été communiste et les organisateurs de l'appel apprendront après qu'il était membre du FLN.
Tous ces gens étaient -ils des utopistes , de doux rêveur. Il est bien qu'il y ait eu des personnes qui ne résignent pas à la violence et qui croient possible une Algérie ouverte acceptant ses deux communautés, mais avec le recul que donne le temps passé ,il est clair que c'était un rêve qui ne tenait pas compte ni des blessures trop grandes faites aux Algériens, ni des idéologies et des religions dont on a vu, par la suite et encore aujourd’hui qu'elles ne pouvaient que conduire à la séparation.
Le livre contient aussi la correspondance échangée entre Poncet et Ouzegane, des analyses sur les différentes façon dont a été perçue et comprise la démarche qui a aboutit à l'Appel, chacun essayant de t