Il y aurait une table avec un bouquet de fleurs
Et puis deux assiettes et deux couverts.
Il y aurait, car c’est joli, une bougie allumée au cœur de la nuit
Il y aurait, tout près, une plage de sable fin
Et le bruit de la mer qui arriverait jusqu’à nous.
Il y aurait un peu de vent parfois,
Qui te ferait frissonner.
Il y aurait ma main qui prendrait la tienne
Pour voir si tu n’as pas froid
Il y aurait ton regard qui brillerait dans l’ombre
D’un éclat étrange et troublant.
Il y aurait, à l’horizon, des montagnes
Qu’on ne verrait pas dans la nuit noire
Mais dont on devinerait la présence,
Comme je devinerais, par un frémissement de tes doigts,
Tout le trouble qui t’agite.
Il y aurait une table avec un bouquet de fleurs
Et ta voix qui s’élèverait dans l’obscurité.
Tu dirais des choses sans importance
Pour ne pas montrer ton émotion,
Mais dans tes yeux, le reflet d’une flamme vacillerait.
Serait-ce seulement la flamme de la bougie
Agitée par le vent
Qui se réfléchirait là,
Ou bien, serait-ce, au plus profond de toi,
Une émotion étrange qui lentement t’envahirait ?
Il y aurait, tout près, une plage de sable fin
Et le bruit de la mer qui arriverait jusqu’à nous.
Il y aurait dans le ciel, autant d’étoiles
Que de grains de sable sur la plage
Il y aurait surtout deux êtres qui enfin se trouveraient
Après s’être si longtemps cherchés.