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Roberto Sosa – La saison et le pacte

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Roberto Sosa – La saison et le pacteNi la fenêtre qui esquisse le vieux clocher.
Ni cette candeur d’école primaire
de l’insecte veuf qui survole encore mon enfance.
Ni l’amitié du livre ne me font défaut.

Tes mains à portée de mes mains
me manquent,
comme les solitudes partagées.

Il me faut, tu le sais, de ton corps les hauteurs jumelles,
et leur blancheur brûlée. Il me faut ce poisson
qui vole vers les confins de tes nudités…
ouvrant fermant les lèvres de ta force ténébreuse.

*

La estación y el pacto

Ni la ventana que entredibuja el viejo campanario.
Ni aquella ingenuidad de primer grado
Del insecto viudo que aún sobrevuela mi infancia.
Ni la amistad del libro: me hacen falta.

Tus manos al alcance de mis manos
Me faltan
Como las compartidas soledades.

Necesito, lo sabes, las gemelas alturas de tu cuerpo,
Su blancura quemada. Y ese pez
Que vuela azulinante hacia el final
De tus desnudeces…
Abriendo y cerrando los labios de tu fuerza
Oscurísima.

*

The Station and the Pact

Not my window framing a distant spire
nor the innocence of the widowed lightning bug
pulsing above the schoolyard of my youth.
Nor the fellowship of books: these
I do not need.

I need
your hands within the reach of my hands
as I need to share
my solitary days.

I need, and you know, the twin heights of your breasts,
their burned whiteness. And that fish
that leaps habluecinated to the farthest reaches of your nakedness…
opening and closing the lips
of your dark force.

***

Roberto Sosa (1930–2011) – Máscara suelta (1994) – Les Larmes des choses précédé de Masque bas (Orphée / La Différence, 1990) – Traduit de l’espagnol (Honduras) par Claude Couffon) – The return of the river : the selected poems of Roberto Sosa (Curbstone Press, 2002) – Translated by Jo Anne Engelbert.


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