LE DÉLUGE
Le mercredi 22 mai 2019 de 18:30 à 20:00
Musée du quai BranlyMusée du quai Branly
Amphithéâtre Claude Lévi-Strauss
Gratuit (dans la limite des places disponibles)
Présentation
Dans les mythologies monothéistes, le temps est linéaire, tendu vers un but. Création du monde par un démiurge qui en attend une perfection, il est susceptible d’être détruit par ce même démiurge confronté à sa propre déception. C’est ainsi que les monothéismes ont engendré la notion de progrès, mais aussi, l’évidence d’une fin des temps — le monde ayant été créé par un acte initial sera nécessairement détruit par un acte final. Cette idée est présente depuis des millénaires. Des fins du monde, on nous en prédit de toutes sortes : religieuse, bien sûr, sociale et révolutionnaire (destruction de l’ordre ancien, avènement d’une société plus juste), militaire (angoisse atomique), écologique (angoisse climatique) … ou même tout simplement cosmologique (Puisqu’il y a eu un big bang initial, notre galaxie finira par disparaître).
La révolution française était une apocalypse, une révélation de la vérité de l’histoire, tout comme la révolution bolchévique et, naturellement, la révolution islamique qu’appellent aujourd’hui des jeunes gens radicalisés à travers le monde.
Dans les trois religions monothéistes, il existe un certain nombre d’apocalypses, mais pour en saisir la logique, je m’attarderai quelques instants sur la première de toutes (du moins dans la logique du récit biblique), celle qui pourrait être considérée comme le fondement des suivantes, la plus célèbre, aussi, certainement : l’histoire de Noé et du déluge. Le déluge, une destruction sous les eaux purificatrices mais la promesse d’un monde meilleur symbolisé par la fameuse colombe tenant un rameau d’olivier. C’est pourquoi j’ai intitulé ma conférence : « Déluge : les lendemains qui chantent. »
Tobie Nathan