Conseil municipal du 8 juillet 2008 : accord de coopération entre Tours et Tianjin (Chine)

Tours et la ville de Tianjin (Chine) a montré de fortes divergences tant au sein de l’opposition que de la majorité (les Verts s’étant abstenus).
Rien de plus normal, en Démocratie, que des divergences existent au sein d'un groupe sur des points importants et que chaque élu puisse voter en son âme et conscience. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat comme on peut le lire actuellement !
Le groupe "Centristes Démocrates" n'est pas intervenu dans le débat sur ce thème lors du dernier conseil municipal puisqu'il était d'accord avec la proposition de coopération présentée par Alain Dayan.
Suite aux différentes interventions médiatiques post-municipales, tant dans la presse locale que sur la blogosphère, il me semble important d'expliquer aux Tourangeaux, pourquoi, en tant que « Centriste Démocrate » mais aussi en tant qu’écologiste (CAP 21), j’approuve sans restriction cette proposition de coopération entre ces deux villes.
C’est vrai que la Chine est devenue le premier émetteur de gaz à effet de serre du monde (avec un an d'avance sur les prévisions !) et que de graves pollutions constituent des entraves sérieuses à la santé, une perte accélérée de la biodiversité sans précédent. C'est vrai et les Chinois devront y apporter obligatoirement - et rapidement- des réponses.
Mais ne crions pas si vite et de façon péremptoire après ce monstre polluant et dévoreur d’énergie tout en continuant à transférer, souvent pour des raisons purement économiques, une grande partie de notre industrie dans ce pays. La France et les pays occidentaux pourront bientôt se vanter de ne plus polluer par leurs industries : ils deviendront d’immenses friches industrielles semant par là même pauvreté, misère, désarroi et déséquilibre de nos systèmes de solidarité (sécurité sociale, retraite, chômage …).
Pourquoi je suis en accord avec ce projet ?

Tianjin a développé un parc éco-industriel appelé TEDA (Tianjin Economic and technological Development Area) qui se trouve à 45 kilomètre du centre ville.
Cette aire est construite sur 41 kilomètres carrés de terres salines et alcalines en friche depuis 1984. Après 20 ans de travaux soutenus par l’Etat Chinois, TEDA a transformé cette zone déserte en région industrielle moderne en prenant en compte l’économie circulaire.
Avec près de 3000 entreprises, dont 300 sur la zone proprement dite, l’industrie électronique, l’industrie de la construction de machines, l’industrie pharmaceutique et l’industrie alimentaire composent les quatre piliers de la zone industrielle.
Du fait du manque de ressources en eau douce, TEDA a développé une activité de retraitement de l’eau efficace depuis 2000 (TEDA a défini des politiques pour encourager la valorisation des eaux régénérées à partir des eaux usées.
Après l’implantation du système de management environnemental ISO 14001 en 2000, la Commission de management de TEDA a mis en œuvre, en 2004, le projet de restauration de la zone en parc éco-industriel pilote de la SEPA.
Profitant de l’appui technique au projet pilote du « programme coopératif sino-européen de management environnemental », TEDA a mis en place un système de management des déchets solides de la zone. Ce système permet, via Internet, la recherche et l’échange des déchets solides de la zone (les données que la quantité, la catégorie et le traitement des déchets des 64 entreprises productrices de tels déchets couvrent 91% des déchets solides de la zone.
Douze projets d’appels d’offres prioritaires ont été proposés pour répondre à la demande de valorisation et de traitement des principaux déchets de la zone, et aussi pour construire les chaînes de l’écologie industrielle.
Alors, bien sûr, la Chine doit faire de très gros progrès au niveau de l’écologie et de la protection de l’environnement. Mais combien avons-nous de zone à économie circulaire en France ?
La réponse est simple : zéro.
J’espère que cette coopération nous apportera, pour notre développement d’éco-zones un retour d’expérience nous permettant d’aller plus vite, plus loin.
Dominique Lemoine