La civilisation persane utilise des bézoards comme antidote de premier choix et pense que ces pierres repoussent les animaux venimeux ou porteurs de maladies. Ou croit encore à ses effets aphrodisiaques ou d'un médicament capable de ralentir le vieillissement s'il est pris en cure deux fois par an .
La maison des Habsbourg collectionne les bézoards pour soigner la mélancolie des rois, notamment celle de (qui avait bien d'autres problèmes que la mélancolie). D'autres pensent que la pierre soigne les vertiges ou encore protège de la peste. Enfin, le bézoard est réputé être le meilleur anti-poison sur terre, pour un effet optimal, les médecins, gourous et certains charlatans conseillent d'en mettre dans du vin et d'en boire un verre ou deux. Les plus malins d'entre eux achetaient de nombreux petits bézoards, peu onéreux, pour les agglomérer et en constituer de très gros. De fait, on en retrouve un à la cour de Dresde gros comme une tête d'homme sur un socle d'or.
En 1611, un général des Chartreux en offre un au (futur) Cardinal de Richelieu, qui lui répond : " Je vous rends mille grâces de la croix que vous m'avez envoyée. [...] Je vous remercie également de votre bézoard qui m'est venu fort à propos pour me tirer d'une assez fâcheuse maladie ". Il faut attendre le début du XIXème siècle pour que la science vienne mettre un terme à cette croyance populaire en France. Berthollet, avec la complicité de Napoléon, a disséqué de nombreux bézoards que le shah de Perse avait envoyés à l'empereur. Berthollet annonce qu'il s'agit de sels calcaires enrobant des résidus ligneux... Et il a jeté les restes au feu. Aujourd'hui, on retrouve de nombreux bézoards dans les cabinets de curiosités, les amateurs d'ésotérisme se les arrachent et les prix flambent à nouveau !