Les bâtiments religieux font partie du paysage urbain. Que nous soyons touriste ou promeneur solitaire, ces édifices, romans, gothiques ou contemporains nous interpellent. Parfois, nous poussons la porte par curiosité ou pour voir se confirmer l’idée que si certains leur attribuent un message religieux, nous pouvons les décoder comme des monuments qui témoignent à la fois du génie des constructeurs et de l’exigence des gouvernants pour visibiliser leur pouvoir. Ce sont essentiellement des édifices catholiques qui soulignent ainsi l’empreinte et l’emprise que la papauté a exercé pendant de longs siècle sur le pays.
Avant la loi de décembre 1905, depuis le Concordat de 1801, l’Etat était propriétaire des édifices de culte. La loi de « séparation des Eglises et de l’Etat » disposait que la propriété des lieux de culte construits avant 1905 devait être remise à des associations cultuelles. Si les Juifs et les Protestants en acceptèrent le principe, les Catholiques, sous la férule de Rome le refusèrent.
En 1908, (Journal officiel du 14 avril 1908 http://www.egliseetat.org/loi130408.html Loi modifiant les articles 6, 7, 9, 10, 13 et 14 de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État), l’Assemblée nationale décide de remettre la propriété de lieux de culte aux communes pour les églises et à l’Etat pour les cathédrales et de les affecter au clergé pour la pratique du culte.
La loi de 1908 constitue ainsi le premier accroc à la loi de 1905. L’incendie de Notre-Dame-de-Paris démontre, par l’exemple, que le propriétaire qui n’est pas l’utilisateur va mettre la main au portefeuille. Faire entrer l’Eglise romaine dans le giron de la République ? Personne n’y pense, personne n’oserait le chuchoter ! Pourtant lutter contre les communautarismes suppose un exercice commun de la loi.