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La prise connectée : réelle économie écologique ou greenwashing individuel ?

Publié le 13 mai 2019 par Sébastien Michel
Pour celles & ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous savez que cela fait un certain temps que je me suis lancé dans une démarche de réduction de mon empreinte (familiale) environnementale : démarche zéro déchet, chasse au gaspillage alimentaire, jardinage orienté permaculture, lutte contre la pollution numérique... Tout y passe et j'essaye de faire un effort dans la plupart des domaines. Effort toujours plus complexe lorsqu'on est une famille, avec les différentes contraintes liées aux enfants, selon les âges et leur nombre.
Dernièrement, mon cheval de bataille a été de m'attaquer aux appareils en veille qui consomment de manière permanente. En premier lieu, on pense évidemment à la box, toujours branchée et omniprésente dans la plupart des foyers. Mais on peut y ajouter la télévision, le téléphone fixe (quand on en a encore un !), les chargeurs en tout genre d'appareils électroniques...
Certes, vous me direz, il suffit tout simplement de débrancher ces appareils. Oui, mais voilà, quand on a des enfants, un rythme bien soutenu ou que tout simplement on a une tendance à être "tête en l'air", alors on oublie. Et du coup, ça tourne, ça consomme, et on n'économise pas grand chose, aussi bien du coté environnemental que du coté économique.
Quelle prise électrique connectée choisir ?
J'ai donc eu l'idée de m'intéresser à la mise en place d'une prise connectée. Qui se pilote, mais surtout se programme et arrête tous les appareils en veille lorsque je ne m'en sert pas. Et j'ai vite été malheureusement confronté à une réalité toute bête : la plupart des prises connectées sont faites pour fonctionner... avec le wifi ! Du coup, en utiliser une pour couper le wifi, c'est un peu se mettre une balle dans le pied : on peut l'éteindre mais pas la rallumer ! Car en effet, la plupart des constructeurs, revendeurs.... mettent en avant uniquement l'aspect "geek' : éteindre ses lumières, piloter sa maison via la domotique, être compatible Alexa, google Home.... A l'opposé de ma recherche donc :-(
Néanmoins, j'ai fini après un vrai benchmarking et de nombreuses recherches, par arrêter mon choix sur une prise connectée unique (c'est à dire pas une multiprise) de la marque Konyks by Apynov (une marque de la French Tech), la Priska +, qui inclue le compteur de consommation, mais surtout, un programmateur, le plus important ! Le programmateur est hyper important car c'est lui qui va permettre à la prise de se remettre en route alors qu'elle est éteinte et donc que le wifi est éteint.
La prise connectée : réelle économie écologique ou greenwashing individuel ?
Installation et programmation : J'ai donc branché une prise multiple dessus (classique) après avoir mis bien entendu ma Priska + sur une prise de courant. Sur la dite prise multiple j'ai mis mes 2 boxs, ma télévision et mon téléphone fixe. J'ai procédé à l'installation de l'application (version Android) sans problème, et programmé ma prise. Pour cela, j'ai mis en place un planning spécifique à cet objet dans l'application. Ce qui donne à peu près cela ci-dessous.
La prise connectée : réelle économie écologique ou greenwashing individuel ?
En résumé, la prise est programmée tout simplement pour s'arrêter ou démarrer sur les plages horaires indiquées. Quand elle est allumée, la box est donc allumée (et donc le wifi) et j'ai la main dessus où que je sois pourvu que j'ai mon smartphone sur moi. Si elle est éteinte, je n'ai pas la main, ni accès au planning. Il faut donc que je sache quand elle redémarrera de mémoire. Néanmoins, je vous rassure un redémarrage manuel est possible tout simplement en appuyant sur le petit bouton :-) A condition d'être chez soi bien entendu.
La prise connectée : réelle économie écologique ou greenwashing individuel ?
Quelles économies d'énergie pour quelle rentabilité ?A partir de là, on peut suivre rapidement sa consommation et cela devient intéressant pour faire un calcul de la rentabilité, des économies réalisées, aussi bien financières qu'énergétiques. Prenons par exemple le mois d'avril, mois type (quelques jours de vacances et un rythme scolaire le reste du temps. Ces appareils branchés sur la Priska + ont consommé au total 13,62 Kwh. La prise étant en gros connectée aussi souvent qu'elle ne l'est pas (en gros au final branchée 12h, éteinte 12h à quelques minutes près), on peut dire que j'ai économisé au total environ 14 Kwh. Le prix du Kwh varie selon les opérateur mais il est en moyenne de 0,15 €. J'ai donc économisé au mois d'avril avec ce système 2,10 €. Ma prise m'a couté 26,90 € chez Amazon (il existe de nombreux revendeurs mais c'était le moins cher à l'époque de mon achat). Mon achat commencera donc à être rentable d'ici 13 mois environ. De ce coté là donc, rien à dire : simple, design épuré, fait le job et application bien conçu, je suis content de mon achat et de mon choix. Maintenant, et si vous êtes toujours là, attaquons-nous à la réduction de mon empreinte environnementale : a-t-elle vraiment diminuée ?
L'empreinte environnementale : un calcul complexeCar si je vous ai parlé de mes économies d'énergie, assez simples à calculer, il en est autrement de mon empreinte environnementale. Car pour savoir si les économies d'énergie que je fais profitent vraiment à la planète (en consommant moins d'électricité), il faut prendre en compte tous les paramètres. Car en matière d'empreinte carbone, ma prise est loin d'être green : émissions de CO2 pour la fabriquer, pour la transporter, et pour la recycler ! Sans compter les données stockées dans le cloud par l'application (et donc la consommation des data servers qui entraine ce qu'on appelle de plus en plus communément la pollution numérique), même si il semble y avoir une petite boucle locale qui minimise cette consommation. Autant vous dire que malgré mes recherches pour le moment sur le sujet, je suis incapable d'évaluer cette empreinte carbone. 
Au niveau des économies d'énergies, le calcul et un peu plus facile car les données existent. Il s'agit au final de connaitre l’empreinte carbone de l’électricité française : combien de CO2 par kWh sont économisés au final. Pour cela, il faut d'abord connaitre quel type d'électricité nous est fourni par notre opérateur : nucléaire, hydraulique, éolienne... Car l'empreinte environnementale n'est bien sûr pas la même vous vous en doutez. Là où le nucléaire "coûte" 12g de CO2 par Kwh, l'éolien n'en coute que 11 (car le renouvelable coute aussi oui, car il faut prendre en compte sa construction, son entretien...). Ces données sont essentiellement issus du rapport du GIEC. Ainsi, si mon opérateur ne me revend par exemple que de l'électricité produite à base d'énergie nucléaire (ce qui est fort probable vu que près de 72% de l'électricité française est produite par des centrales nucléaires à ce jour), on pourrait faire rapidement le calcul suivant : 14 Kwh (énergie économisée) x 12 (mois) x 12 (g de CO2 par Kwh), soit une économie pour la planète de 2 016 g de CO2 que je n'émet pas en utilisant cette prise et ce système. Le bémol reste finalement de réussir à savoir si ce que je n'émet pas est plus important que ce que j'ai émis en achetant la prise (fabrication, transport, recyclage...). Une chose est sûre, plus elle durera longtemps, plus il y a de chances que mon empreinte environnementale via l'achat de ce produit soit meilleure car moins émissive. (l'article sera mis à jour si j'arrive à glaner de nouvelles données pour alimenter mon calcul)
Article non sponsorisé, objet acheté par mes soins

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