Bienvenue dans le monde merveilleux du 3.0. Un monde où les titans s'affrontent à coup de milliards et de procès retentissants. Dernier chapitre en date, la Commission européenne va ouvrir une enquête contre Apple à la suite d'une plainte déposée par Spotify. Le service suédois de streaming musical accuse en effet la firme de Cupertino de pratiques anticoncurrentielles.
Spotify pointe du doigt la commission de 30 % prélevée par Apple sur tous les abonnements Spotify conclus par le biais de l'App Store. Il s'agirait, selon la plateforme de musique, d'une manière indirecte de mettre Apple Music sur le devant de la scène, au détriment de toutes les autres applications de streaming présentes sur App Store.
Apple VS Spotify, le combat commence
Depuis la plainte déposée par Spotify en mars dernier, plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour juger si la commission de 30 % prélevée chez Spotify est réellement un acte anticoncurrentiel, dans le but de mettre en avant Apple Music.
Pour le moment, l'enquête n'a pas encore abouti à des résultats. Toutefois, s'il s'avère que la firme de Cupertino pratique effectivement une concurrence déloyale, une amende de 23 milliards d'euros (l'équivalent de 10% de son chiffre d'affaires) pourrait lui être infligée. Ce ne serait pas une première puisque la Commission européenne avait infligé une amende record à Google, à la suite d'une plainte en concurrence déloyale d'Android.
Cette plainte de Spotify tombe quelques jours après la décision d'augmenter de 44% la part de revenus reversée aux artistes et compositeurs. Le souci est que les grandes entreprises du streaming musical, dont Spotify, Google et Amazon, s'y opposent formellement. Tandis qu'Apple semble se montrer favorable à cette décision. Un soutien anormal, selon Spotify, car les autres entreprises doivent encore payer 30% de commission sur l'Apple Store.
Face à cette plainte, Apple affirme que " Spotify ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans l'écosystème de l'App Store, mais ils profitent maintenant de leur envergure pour éviter de contribuer à la préservation de cet écosystème pour la prochaine génération d'entrepreneurs. Nous pensons que c'est une mauvaise chose ". De plus, le prélèvement n'est de 30% que pour la première année d'abonnement et passe ensuite à la moitié.