Magazine Humeur

646_ La Révolution du 22 février 2019 racontée à ma petite fille. Acte III

Publié le 07 mai 2019 par Ahmed Hanifi

- On continue ?

- On continue, alors attend, tu t’étais arrêté au 8 mars avec les actes de vandalisme commis dans un musée.

- Le Musée des antiquités et des ars islamiques. Le lendemain, des journalistes ont marché en Kabylie.

Samedi 9 mars

Les journalistes de la wilaya de Tizi Ouzou ont marché, hier, pour dénoncer la censure et le chantage auxquels la presse algérienne fait face, lui rendant ainsi la mission d'informer le citoyen plus difficile. L'appel à manifester contre toute forme de censure à l'encontre du journaliste en Algérie a été lancé par le collectif des journalistes et correspondants locaux pour aussi exprimer leur soutien au peuple auquel ils appartiennent qui manifeste depuis plusieurs jours en faveur du changement radical du système du pays. (Le Quotidien d’Oran)
Le Syndicat des Zaouia appelle le président à renoncer à un 5° mandat. Une avocate suisse, M° Saskia Ditisheim dépose une requête auprès du tribunal de Genève pour la mise sous curatelle du président Bouteflika, hospitalisé en Suisse, aux HUG (Hôpitaux universitaires de Genève), depuis le 24 février. Le maire d’Oran quitte le FLN et soutient les manifestants. À Saïda, les infirmiers manifestent.
Au sein des partis de la majorité, les moments sont difficiles, alors que les marches populaires de rejet de la candidature du Président Bouteflika sont en train de faire imploser autant l'ex-parti unique et ses organisations satellites, et exercer une formidable pression contre les autorités, pour l'abandon de l'option du 5ème mandat. (le Quotidien)
Dimanche 10 mars « Si le vendredi est un jour de marche contre le cinquième mandat en Algérie, à Montréal, la diaspora algérienne du Canada, estimée à 120.000 personnes, a choisi de manifester les dimanches devant le consulat d’Algérie de la métropole canadienne. Pour la troisième semaine consécutive, des centaines d’Algériens sont sortis scander leur hostilité à « l’absurdité du cinquième mandat », pour rependre les propos d’Amel Bouazza, chef d’entreprise installée dans la région de Montréal, qui a pris part à la manifestation du 10 mars. » (https://www.middleeasteye.) La clameur se lève dans l’immigration en France - A Marseille, la manifestation était prévue sur le Vieux Port (dimanche 10.03) après-midi, à l’appel d’un communiqué signé par “Mon Algérie Marseille”. Il y avait énormément de monde, entre 8000 à 10000 personnes, selon un des responsables contacté par téléphone. Les manifestants se sont rendus en cortège jusque devant le consulat général puis ont continué jusqu’à Castellane et retour par la rue de Rome vers le Vieux Port. « Système dégage » était le slogan qui résume le mieux les revendications portées par les contestataires du 5e mandat de Bouteflika. (El Watan). Le correspondant du journal a du abuser de Lben (lait fermenté) ou de produit hallucinogène. Nous n’étions pas plus de mille, deux mille pour faire plaisir, mais pas plus. Le Huffpost Maghreb écrit que le Chef d’État-major de l’Armée nationale populaire, le général de Corps d’Armée Ahmed Gaid Salah, a affirmé dimanche lors d’un discours prononcé à l’école préparatoire aux études d’ingéniorat de la 1ère région militaire,  que “le peuple et l’armée ont une vision commune de l’avenir”. “L’Algérie est chanceuse de son peuple et l’armée est chanceuse de son peuple. Le peuple a conscience des défis d’un monde sans pitié”, a-t-il déclaré. Il a assuré, en outre, que “les liens entre l’Armée et la population sont forts et spontanés”. 

Un Boeing 737-800 MAX s’est écrasé en Éthiopie, provoquant la mort de 157 personnes.

Retour de Bouteflika au pays après son séjour médical en Suisse alors que la contestation ne faiblit pas. Etudiants et enseignants occupent plusieurs universités. L’appel à la grève générale est diversement suivi. Le général Ahmed Gaïd Salah déclare que l’armée «partage» avec le peuple « les mêmes valeurs ». C’est une mobilisation historique écrit Le Parisien et elle ne faiblit pas. Pour tenter de contenir la colère des Algériens, notamment des jeunes, exaspérés par la perspective d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement a décidé ce dimanche d’avancer les vacances et de les allonger. Objectif : pousser de nombreux étudiants, très mobilisés, à quitter les campus. Car beaucoup de ceux qui poursuivent leurs études loin de chez eux (630 000 sur 1,7 million) résident dans des cités universitaires qui seront fermées pendant les vacances.
Le Quotidien d’Oran est moins téméraire. Il ne se foule pas non plus, reprenant le communiqué ministériel. Les vacances universitaires de printemps au titre de l'année universitaire 2018-2019 sont fixées du dimanche 10 mars au 4 avril 2019, selon un arrêté du ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique rendu public samedi. Selon cet arrêté ministériel, les vacances universitaires d'été sont, quant à elles, fixées du jeudi 11 juillet au 2 septembre. Les dispositions du présent arrêté «ne sont pas applicables aux personnels administratifs, techniques et de services», précise la même source.
L’appel à une “grève générale” pour protester contre le 5e mandat du président Bouteflika, lancé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, a été largement suivi ce matin. Dans plusieurs villes du pays, les employés de sociétés et établissements publics, à l’instar de Sonelgaz et Sonatrach, ont quitté leurs bureaux. Les centres villes de plusieurs wilayas, comme Bouira et Béjaïa sont vides, des magasins, des APC et des tribunaux fermés. Les lycéens ont également quitté les enceintes scolaires pour sortir manifester contre le 5e mandat du président Bouteflika.  Mustapha Bouchachi, avocat, défenseur des droits de l’Homme et ex-député, estime que “ce n’est pas le moment d’aller vers la grève générale, encore moins vers la désobéissance civile”. Pour M° Benissad “Des forces peuvent pousser au pourrissement et justifier d’éventuelles mesures exceptionnelles”. Me. Benissad cite à ce propos l’état d’urgence ou l’état de siège. (Huffpost Maghreb)
Autres moments de la journée de dimanche : Des étudiants ont rejoint les lycéens à Alger-Centre. A la Place Audin, ils sont des centaines à scander des slogans contre le pouvoir. L’accès vers la rue Mulhouse, le Boulevard Mohamed V et la rue Didouche est bloqué par les forces anti-émeutes. Les travailleurs de Sontrach à Hassi Messaoud, In Amenas et Hassi Berkine ont quitté leurs postes en réponse à l’appel à une grève générale. Les travailleurs d’Algerie Télécom protestent maintenant au siège de la DG.  Sit-in des enseignants à l’université de Bouzaréah. Et à celles de Ouargla, d’Alger 3.  Les wilayas de Béjaïa et Bouira sont paralysées par les grèves. Employés de sociétés publiques et privées, port et aéroport, transports en commun et épicerie sont en grève en réponse à l’appel lancé sur les réseaux sociaux. La route menant de Bab Ezzouar à Alger a été bloquée par la Gendarmerie nationale.   Les lycéens de Ain Benian, Dergana, Eucalyptus, Tamaris, sont également sortis contre le 5e mandat. A Tipaza et Mostaganem, ils manifestent aussi. Dans plusieurs autres villes, à l’instar de Bordj Bou Arreridj et Guelma, les lycéens sont également sortis contre le 5e mandat. Des citoyens et des employés d’entreprises publiques ont répondu à l’appel à une grève générale, lancé cela fait plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Au siège de Sonelgaz, à Gué-de-Constantine, les employés ont quitté leurs bureaux. Ils marchent depuis 08H30 à l’intérieur du complexe de la société, scandant des slogans contre le 5e mandat.  Les centres-villes de plusieurs wilayas sont également vidés, ce dimanche matin, à l’instar de Béjaïa et Blida. Le Port de Béjaïa est également en grève, a-t-on appris auprès de sources locales. Le centre-ville de Béjaïa, au quartier de Naciria, est vide. Magasins fermés, circulation légère. A Rouiba, les employés de la SNVI sont également entrés en grève. Malgré les affirmations de l’Office national des oeuvres universitaires (ONOU), certaines résidences universitaires étaient privés des transports. Après le dimanche dernier (le 3), Manifestation à Marseille (2000 personnes ?) : on passe devant le Vieux port, la rue Breteuil, Dr Escat, (loin du consulat d’Algérie dont la proximité nous est interdite), avenue du Prado, Castellane, Rome, Belsunce, et de nouveau le vieux port.
- tu y étais ? - ce dimanche-là oui, d’autres non. J’en ai fait quelques-uns quand même
Description : http://www.lequotidien-oran.com/files/spacer.gifAprès les manifestations populaires contre le 5ème mandat organisées depuis le 22 février tous les vendredis, ainsi que celles des étudiants, des appels anonymes ont été lancés pour qu'une grève générale à travers tout le pays soit observée ce dimanche.
Ces appels anonymes lancés à travers les réseaux sociaux depuis plusieurs jours sont répercutés ensuite de bouche à oreille à travers de larges pans de la société. Vendredi, lors de la troisième marche nationale consécutive contre le 5ème mandat, la grève générale de ce dimanche a été évoquée et débattue par les manifestants, et toute la question était de savoir si elle sera effectivement observée ou non. Les initiateurs ont donné comme objectif à cette grève générale de
'paralyser l'économie du pays pour que le régime entende notre colère''. (Le Quotidien d’Oran)

Lundi 11 mars
Je poste ce texte sur FB, le lundi 11 mars : « Face au formidable soulèvement populaire « contre le Système », un plan, avec ou sans Bouteflika, est en cours d’échafaudage au cœur du Pouvoir actuel. Ce Plan sera proposé dans les tous prochains jours aux Algériens. Un « Plan de propositions de sortie de crise » autour duquel, et pour sa mise en place, seront mixées des personnalités neuves (vierges de toute compromission ou corruption) et des chevaux de retour ayant participé d’une manière ou d’une autre à la direction des affaires du pays. L’indépendance d’action des unes comme la sincérité et les possibilités des autres n’étant évidemment que relatives. L’objectif caché de cette feuille de route, de ce « Plan de sortie de crise » sera de temporiser, de gagner du temps pour finalement maintenir intact l’essentiel de l’armature du Pouvoir.  Un Plan que sans nul doute les Algériens rejetteront catégoriquement globalement et dans le détail. L’urgence aujourd’hui, aux fins et la préparation de l’élection d’une Assemblée Constituante, est double : d’un côté, l’annulation de l’élection présidentielle, de l’autre l’organisation de ce fabuleux mouvement de contestation (par Wilaya, par secteurs, par segments de la société…) Sans organisation, sans structuration, toute cette mobilisation risque d’être dévoyée ou de s’effondrer. AH. »
Débats mièvres sur Canal Algérie « Questions d’Actu », trop timorés. Sur Chourouk, Djazaïria One, c’est beaucoup mieux (si je peux me permettre). Sans oublier la rentre-dedans El Magharibiya.
Une vidéo montre sur FB les échanges sur les marches du Théâtre d’Alger organisés par l’association RAJ Rassemblement actions jeunesse). Je partage la vidéo et écrit ce mot : « Ce type de rencontre est absolument fondamental dans la période que nous traversons. Ce serait formidable que s’y mettent aussi d’autres organisations ou groupements dans toutes les régions du pays : travailleurs de différents secteurs, les étudiants, les chômeurs, les femmes, les retraités… Liberté pour la parole.
Hafeda A. écrit sur FB : « La direction de l’UGTA a enfin décidé de changer de cap et applaudit à l’exemplarité de ‘‘l’expression populaire’’ »

L’Algérie est au bord de l’éclosion, un texte de Mohammed Harbi et Nedjib Sidi Moussa : « Le surgissement populaire du 22 février constitue une rupture majeure dans notre histoire comme dans celle du Maghreb. Il s’agit de la consolider et d’élargir le champ des possibles. Aujourd’hui, les Algériens ont remporté une première victoire. Notre tâche prioritaire est de tirer la leçon du soulèvement d’octobre 1988 et d’éviter à nouveau le « détournement du fleuve », à savoir la confiscation de la souveraineté populaire qui est à l’origine de l’autoritarisme sous sa forme actuelle. Nous sommes devant une nouvelle crise du régime mais le peuple algérien a déjà tranché. Le FLN a vécu, le cinquième mandant aussi. L’annonce du président, ce 11 mars 2019, ne fait qu’entériner cet état de fait… »

Le Président annonce, dans une lettre (« une feuille de route »), le report de l’élection présidentielle et la tenue d’une Conférence nationale pour élaborer une nouvelle Constitution. Il s’engage à quitter le pouvoir à l’issue d’une période de transition. Le même jour, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est remplacé par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui. Le président Bouteflika a juré dans sa lettre aux Algériens du 11 mars qu’il ne voulait pas de cinquième mandat. « Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en jamais a été question pour moi », a-t-il affirmé. Se pose alors la question « qui a décidé pour lui et utilisé (imité) frauduleusement sa signature… ? »
Mardi 12 mars
Une commentatrice d’une chaîne moyen-orientale à Alger (voir vidéo) est interrompue par un jeune, « yetnahaw gaâ » dit-il. La journaliste lui tend le micro. Elle: el jazaïriyoune youhani ouna baâdahoum......... Lui: "Ma kench menha, ma ihenouch baâdahoum ya kho ma kench menha. Elle: âfwen, âfwen... Lui: "Ma kench menha, maranech metqan în, gaâ itik bah tghayer, nahaw pion ou âoudou darou pion wahdakhour. Yetnahaw gaâ. Elle: "ârbiya, ârbiya, ârbiya, ârbiya, ârbiya.... Lui: Yetnahaw gaâ Elle: "ârbiya, ârbiya, ârbiya Lui: "manaârafch ârbiya, hadi hiya darja ntaâna". BRAVO AMI !
- je t’explique - j’ai compris que la journaliste parlait en arabe classique et le jeune en algérien - exact
Editorial Le Monde. Le régime algérien ne réalise pas qu’en formulant des concessions tardives et insuffisantes, il a déjà perdu la partie. Il paie aujourd’hui son refus de laisser émerger des figures susceptibles de rénover le système. Editorial du « Monde ». Le mouvement est lancé et, faute d’avoir été pris au sérieux à temps, il ne s’arrêtera pas. Pour la deuxième fois depuis le début de la contestation populaire le 22 février, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a offert une concession aux manifestants, lundi 11 mars, dans l’espoir de sauver le régime.
« La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. » (Tweet de Emmanuel Macron – 14h29)
Déclaration de Zahra, une tweeteuse, à 18h37 : « Macron la Fatma te dit l’Algérie a déjà ses hommes, occupe-toi de tes gilets jaunes ! »

Il a annulé la présidentielle et reste au pouvoir : La dernière ruse de Bouteflika. - Il cède sur la présidentielle mais pas sur le pouvoir. Vente concomitante. Report de l’élection présidentielle, mais Bouteflika reste aux commandes et garde la main sur le processus de « réformes politiques » Cédant aux pressions populaires, au lendemain de son retour au pays après une hospitalisation à Genève,  le chef de l’Etat a décidé de reporter l’élection présidentielle jusqu’à la fin de l’année, assortie d’une conférence nationale «inclusive». « Si je ne peux être candidat, l’élection présidentielle n’aura pas lieu ». (El Watan)


Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a adressé hier lundi un message à la nation dans lequel il a annoncé le report de l'élection présidentielle du 18 avril 2019, et sa décision de ne pas briguer un 5ème mandat à la magistrature suprême. Le président Bouteflika a également annoncé la tenue de l'élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante ainsi que la formation d'un gouvernement de compétences nationales. (Le Quotidien d’Oran)
Je poste ce texte sur FB
Le Président Bouteflika (dont le mandat s’achève en avril 2019) nous a adressé un message en 7 points. Voici son contenu succinct, et quelques remarques entre parenthèses.
1_ Bouteflika veut une 2° République 2_ Il reporte l’élection du 18 avril (mais il ne donne aucune date) 3_ Il change des membres du gouvernement. (On a vu que ce sont les mêmes hommes, actuels anciens, qui rodent) 4_ Il sera mis en place (par qui et comment ? on ne sait pas) une« Conférence Nationale Inclusive et Indépendante » (CN2i)
- le Président de cette CN2i sera une personnalité indépendante, consensuelle et expérimentée. - cette CN2i sera représentative de la société algérienne et de toutes ses sensibilités - elle adoptera toutes les réformes devant constituer le socle du nouveau système politique. - elle s’efforcera (mais elle n’est pas obligée) de finir ses travaux avant le 31 décembre 2019. - cette CN2i préparera un Projet de Constitution qui sera proposé aux Algériens (par référendum) - la CN2i fixera la date de l’élection présidentielle (ça peut être dans un an ou dans deux ans ou plus… et jusqu’à cette date c’est toujours Bouteflika qui sera – illégalement – président)
5_ Une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) sera créée. Un texte de loi (de l’APN actuelle, RNDFLN ?) précisera son fonctionnement, son mandat, sa composition. Cette CENI, et elle seule, organisera l’élection présidentielle.
6_   Il sera formé un Gouvernement de Compétences Nationales (GCP) aidé par les membres de la CN2i.Ce GCP supervisera les missions de l’administration publique et les missions des services de sécurité. Ce GCP apportera son aide à la CENI
7_ Le Président Bouteflika s’engage à remettre (quand ?) lesclefs de la présidence à son successeur « choisi librement par les Algériens ».
Mercredi 13 mars
La structuration commence à prendre forme. Des étudiants ont élu des représentants et d’autres groupes aussi. Entendu sur Berbère TV par Ahmed B., un syndicaliste.
Le soir, sur Canal Algérie on repasse l’émission du lundi soir 11.03 avec Lamamra, « Question d’Actu ». La même émission sur les autres chaînes : la 3, la 4 idem. Trois chaînes pour une même image. Comme pour le Adhan.
Des milliers d’enseignants ont répondu à l’appel des syndicats autonomes à manifester dans plusieurs villes du pays ce mercredi, contre le prolongement du 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika.  Omar Belhouchet sur France Inter chez Sonia Devillers à 9h40 : Les journalistes algériens face au soulèvement » (l’après-midi il sera au Salon du livre) il était aussi sur France Culture à 12h50 (journal)
Maïssa Bey (au téléphone de Sidi Bel-Abbès) est sur F Inter, ce matin à 8h20 face aux auditeurs avec Kader Abderrahim (en studio) etd’Alger : Amel Boubekeur (sociologue). Kader Abderrahim : « À court terme, aujourd’hui, les islamistes ne pèsent pas, et ça ne constitue pas une alternative politique, d’abord parce qu’ils ont été intégrés par Bouteflika, avec beaucoup d’habileté d’ailleurs, qui les a intégrés dans le jeu politique, qui est une manière de les corrompre, et cela les a discrédités… » Amel Boubeker, à propos des manifestants : « ils ont envie de canaliser leur frustration dans une participation politique constructive… Il y a une volonté de garder ce self contrôle des manifestations… et de contrôle de tout dérapages notamment en se laissant la possibilité d’exclure les casseurs ».  Maïssa Bey : « Je pense que les ressorts du pouvoir ne sont pas encore tout à fait épuisés… il y a une espèce d’enthousiasme très contagieux… »
Je poste ce texte sur FB : « S’organiser au plus vite - Le Pouvoir, à travers le contenu de son « Message à la Nation » (de ce lundi 11 mars 2019), joue la montre. Il cherche, en proposant de fausses solutions, à couper l’herbe sous le pied des Algériens qui se sont maintes fois prononcés clairement contre lui : « Non au 5° mandat, Non au Système ». Ce « Message à la Nation », usant de cosmétiques est une ruse qui ne propose rien d’autre que le maintien du statut quo.  
Les Algériens ne sont pas dupes qui, après les premières heures de joie célébrant la « sortie » du président, qu’il a lui-même entérinée dans son « Message », reviennent à l’essentiel : Continuer le soulèvement pacifique, continuer leur révolution douce, leur Révolution de velours. Un peu partout ils marchent, chantent, discutent, débattent, depuis le 22 février 2019. Il ne manque que l’organisation. Sans elle, ce fabuleux soulèvement, salué partout dans le monde, risque d’aller vers l’impasse.
Aujourd’hui en effet il est absolument primordial de s’organiser. Créer des groupes de discussion pour échanger directement et sans intermédiaire extérieur. Échanger, débattre sur tout, avancer toutes sortes d’idées sur tous les domaines souhaités de la vie, et les répertorier… Ces groupes devraient se tenir dans tous les lieux où il y a du monde intéressé (les quartiers, les places, les universités, les théâtres...) Les Coordinateurs (ces personnes qui émergent) devront connaître les noms des autres Coordinateurs, car ils auront à échanger plus tard entre eux. Dans un deuxième temps (dans quelques semaines…) tous ces Coordinateurs se rencontreront et feront l’analyse de toutes les interventions, de tous les comptes rendus. C’est à ce groupe de Coordinateurs de se tenir prêt pour répertorier des propositions concrètes sur l’avenir du pays en termes de socle démocratique, en termes d’égalité entre tous les citoyens, de libertés notamment de conscience, de respect des Droits de l’homme, en termes d’attentes diverses. Autrement dit, être prêts à la perspective d’une Assemblée constituante. Il faut absolument qu’émergent des noms pour faire face au Pouvoir. Sinon, c’est le Pouvoir qui continuera (seul ou avec ses fantoches) de mener le jeu. »

« l’Appel des deux rives » pour la paix, le progrès, la liberté et la démocratie en Algérie, lancé par le journal La Marseillaise - Nous, universitaires, écrivains, artistes, de divers horizons mais tous attachés à l'Algérie et attentifs à son destin, appelons à une transition démocratique et pacifique pour que l'Algérie entre de plain-pied dans le XXIe siècle.
Le retrait de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika ne doit pas déboucher sur le prolongement du système en place sous une autre forme. La mobilisation populaire démontre la force, les ressources, la responsabilité et l'exigence profonde de changement du peuple algérien et de sa jeunesse.

ACDA _ La lettre du 11 mars, le mépris du peuple, encore  _ Le régime algérien provoque une nouvelle fois le peuple et confirme sa nature manipulatrice et son mépris. Le 3 mars dernier, alors que Abdelaziz Bouteflika était hospitalisé à Genève, une lettre en son nom promettait au peuple algérien d’entamer une période de transition en vue de changer de régime si le candidat Bouteflika était élu pour un cinquième mandat d’une année. Il s’engageait aussi à organiser par la suite une élection présidentielle anticipée selon le calendrier arrêté durant la période de transition. Le rejet de cette proposition épistolaire a été massif et le mot d’ordre du rejet du 5ème mandat maintenu. Dans le message lu en son nom ce 11 mars, Bouteflika veut imposer la même chose mais tout en se maintenant au pouvoir au-delà du terme de son mandat actuel reportant sine die l’élection présidentielle initialement prévue le 18 avril.
C’est un changement hyper-important qui vient de se produire à Alger.  Le général-major Ali Bendaoud a été nommé à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), en remplacement le général-major Mohamed Bouzit alias “Youcef” (Maghreb Intelligence). Le général-major Ali Bendaoud a été nommé à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), en remplacement le général-major Mohamed Bouzit alias “Youcef”, appris TSA de sources concordantes. Le général Bendaoud effectue ainsi son retour au sommet des servies de renseignements plus de trois ans après son départ. Il avait été limogé en juillet 2015 de la Direction de la sécurité intérieure (DSI, soit le service du contre-espionnage) (TSA). Lors d'un vol nocturne d'instruction planifié, un avion d'instruction de type (L-39) relevant de l'Ecole Supérieure de l'Air de Tafraoui/2e Région Militaire a fait l'objet d'un crash, hier 13 mars 2019 à 21h10 dans une zone inhabitée à Sidi Ghanem, wilaya d'Oran. On déplore le décès du pilote de l'aéronef. (mdn.dz)
Jeudi 14 mars
Depuis le 22 février, l’Algérie est entrée dans une période révolutionnaire qui fondera un nouveau régime. La période révolutionnaire est une phase durant laquelle s’exprime un changement de légitimité demandé par l’ensemble de la société que la violence d’Etat ne pourra pas neutraliser.  Pour des raisons historiques, l’Etat algérien et ses institutions tirent leur autorité de l’armée qui a toujours coopté les élites civiles soit dans le cadre du système du parti unique avant 1988, soit dans le cadre d’élections truquées après 1992. C’est ainsi que la hiérarchie militaire choisit le président, tandis que son instrument politique, le DRS, façonne le champ politique en noyautant les partis d’opposition, les syndicats, la presse, etc. pour les soumettre à la règle non écrite du système : l’armée est seule source du pouvoir et seule instance de légitimation. (Maghreb Emergent) Le 1er ministre affirme lors de la conférence de presse tenue au CIC avec son vice-premier ministre que « le nouveau gouvernement sera connu au début ou au plus tard à la fin de la semaine prochaine… il sera un gouvernement de technocrates ouvert à toutes les tendances de la société ».
Suis allé chez Ben. Demain il s’envole au Bled. À la FNAC, j’ai retiré le livre sur L’Asie centrale que j’avais commandé (Ed Lonely Planet. 31,35 €)
À 17h10 : J’ai reçu ce message vocal sur Messenger de 0.51’’ : « Khaouti, salem âlikom. Khaouti rah enqolkom wahed el âfssa. Walah, wallah, wallah, El Gaïd Salah taa el djich, raho baâth DRS, secutité militaire ou noss el djich entaôu, raho el caserna taâ la police. Eddaou les tenues de combat dialhoum. Raïhin illebselhoum gaâ itic bach itelqohom nhar el jemaâ iprovoquo echaâb ou menbaâd echaab iqolek la police rahoum itbadro fina ou men baâd tnoudh el harb bina ou bin la police bach el Gaïd ikharrej el djich ou twelli essolta âskariya, iwelli hokm âskari. Ou menbaâd maken ni vote ni walou. Ha rahoum i dourouh nhar el Djemâ. Khaouti paratajou el maximum. El Gaïd baâth el djich illebsou el combat taâ la police bach itbelôu chaâb. Khaouti partajiou el maximum. Wallah, wallah, wallah la kaïna menha. » - tu peux m’expliquer ? - En gros le gars dit ceci : « Mes frères, je le jure, le Gaïd Salah de l’armée a envoyé le DRS (la sécurité de l’armée) et la moitié de son armée dans une caserne de police pour prendre leurs tenues de combat. Tenues qu’ils mettront ensuite pour provoquer le peuple et lui faire croire que c’est la police. L’objectif étant de créer des troubles et instaurer un pouvoir lilitaire. Mes frères, artagez au maximum ce message. C’est vrai, je vous le jure… » Voilà. - et c’est vrai ?
À 20h30 sur LCP il y a un documentaire « Paroles d’Algérie » suivi d’un débat : « À la veille de l'élection présidentielle algérienne, le 17 avril, un road movie sensible à la rencontre de citoyens dont la parole exprime autant l'espoir et l'envie de liberté que l'exaspération devant l'immobilisme de leur pays. »
Les jeunes n’ont plus confiance dans les responsables politiques mais croient encore en leur propre pouvoir de changer la donne. Vendredi 15 mars, dans plus de 120 pays et 2000 villes du monde, de l’Argentine à l’Iran, en passant par le Bangladesh, la Chine ou le Nigeria, les jeunes sont appelés à massivement faire grève pour le climat. Suivant l’initiative de l’adolecents suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le changement climatique, des étudiants, lycéens et parfois collégiens s’apprêtent à sécher les cours pour alerter les dirigeants de la planète sur l’urgence climatique. (Le Monde.fr)
Nous, intelelctuel.lle.s, écivain.ne.s et artistes Algérien.ne.s, qui avions notamment signé.e.s le « Manifeste contre le cinquième mandat et en soutien au mouvement pour le changement », prenons notre responsabilité devant le peuple Algérien et devant l’histoire, en créant le Conseil National Culturel de Transition Démocratique (CNCTD). Mustapha Bouchachi était l’invité ce jeudi matin de TSA-Direct. L’avocat et militant des droits de l’Homme estime que ceux qui ont présenté la candidature de Bouteflika ont commis un faux, un crime. « C’est un faux, un crime. Comment peuvent-ils se permettre de présenter un président qui n’a pas parlé au peuple depuis six ans ? Il ne peut pas parler, ne peut pas écrire. Ils ont pris en otage le président et ont agi en son nom. Ils ont été dévoilés dans la dernière lettre du président », dit-il. Le chef de l’Etat a affirmé dans la lettre de lundi qu’il n’a jamais eu l’intention d’être candidat.
« Lorsque les marches s’arrêtent, les manifestants emportent les chants dans leurs têtes. Malgré la légèreté et l’humour dont sont empreintes les manifestations depuis le 22 février dernier, certains chants, sortis des stades, résonnent comme un bouleversant cri du cœur. Entonnés par les jeunes, ils évoquent les rêves qui s’étiolent et la drogue qui consume leur jeunesse, leur fougue et leurs espoirs.
Très vite, ‘‘La casa d’El Mouradia’’, l’un des chants des supporters de l’Usma d’Alger, devenu l’hymne de  la contestation. Inspiré de ‘‘La Casa de Papel’’, feuilleton à succès espagnol mettant en scène une bande de malfaiteurs, il décrit le désarroi des jeunes face à ce qui se passe dans le palais d’El Mouradia depuis vingt ans. Les membres des ultras du club de football d’Alger (USMA), connus sous le nom d’Ouled El Bahdja,  y évoquent directement le cinquième mandat du président Bouteflika‘L’aube pointe déjà et le sommeil peine à venir, chantent-ils, je consomme à petites doses. Qui dois-je blâmer ? On en a assez de cette vie…Le premier (mandat), on dira qu’il est passé, on nous a eus avec la décennie noire. Au  deuxième, cela  s’éclaircit, c’est l’histoire  de la casa d’El Mouradia. Au troisième, le pays est amaigri, dévoré par les intérêts personnels. Au quatrième, la poupée est morte, mais l’affaire suit son cours.Le cinquième va suivre, entre eux l’affaire est conclue. Mais le passé est archivé, la voix de la liberté’’». (El Watan). Quinze jours auparavant, j’avais mis sur FB et mon blog, ces chansons de Ouled El Bahdja

« Algérie : "La Casa Del Mouradia", un chant de supporters devenu hymne des manifestations - Morosité du quotidien, mépris des élites, chômage de masse : "La Casa del Mouradia", chant de supporters d'un club algérois composé en 2018 pour témoigner du mal-être de la jeunesse algérienne, est devenu l'un des hymnes des manifestations contre la prolongation du mandat du président Abdelaziz Bouteflika » peut-on lire sur France TV Info.


Noureddine Bedoui au poste de Premier ministre en remplacement d’Ahmed Ouyahia. Il hérite de « l’homme des sales missions ». Le peuple ne décolère pas. « Ils cherchent à nous faire passer pour des imbéciles qui ne comprennent rien. Or, ils se trompent. Remplacer Ouyahia par Bedoui ne change rien…. N’oubliez pas que c’est lui qui est derrière les violentes répressions des médecins résidents, des étudiants en pharmacie ou encore des retraités de l’ANP.» tout le monde se rappelle des répressions massives et violentes des membres de la Coordination nationale des retraités, blessés, radiés et ayants droit de l’ANP, lors de leurs différentes tentatives de tenir des sit-in devant l’APN ou alors qu’ils essayaient de rejoindre la capitale. Idem pour les étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire qui ont été violemment réprimés par les forces de sécurité. (El Watan) Aucune donnée officielle, mais on apprend que depuis le 22 février, il n’y a pas eu d’embarcation de harraga ! Avant cette date, on vivait au rythme des disparitions en mer de nos jeunes. Bedoui disait de ces jeunes : « Ceux qui s’aventurent à traverser la mer Méditerranée au risque de leur vie sont plus attirés par le gain facile et un certain luxe sur l’autre rive, que pour des raisons socioéconomiques défavorables.» (El Watan) Vendredi 15 mars, Nouvelles manifestations à travers le pays pour dire non à la prolongation du 4e mandat de Bouteflika. Les rues d'Alger à l'instar de toutes les villes du pays étaient noires de monde. Des Algériennes et des Algériens de tous les âges étaient présents à cette grande fête avec des slogans contre le prolongement du mandat du président Bouteflika et son entourage, et en rejetant l'offre de « Noureddine Bedoui, Ramtane Lamamra et Lakhdar Brahimi ». Sur une pancarte l'on pouvait lire « Le peuple algérien n'a pas besoin de tuteur ». (Le Quotidien d’Oran) Les gens venant de Kabylie et d’autres régions proches d’Alger sont empêchés de se rentrer dans la capitale. Selon Al Magharibiya à midi 50, dans le sud algérien, à Tamanrasset, des employés de Sonatrach soutiennent les manifestants.
Les rues algériennes bouillonnent et ici dans le sud de la France, dans M. notre village, le PCF cheminots organise un débat sur… « la guerre d’Algérie ».
- Tu as été ? - Oui, c’était intéressant. Il a été beaucoup question des appelés du service militaire.
« FLN dégage » « Echaab la yourid Bouteflika wa Saïd » entend-on dans les manifestations à Alger, mais aussi « Macron dégage ! »
Une vidéo de D.- T. Younès fait le buz. « Trashtag Challenge » « Radar de l’Info : Loin des manifestations. Un Algérien a fait parler de lui et de l'Algérie grâce à une initiative environnementale. Son action est devenue virale dans le monde entier. Cela prouve que les Algériens ne vivent pas en vase clos comme veut nous faire croire ce régime. Ghandi avait dit : « soit le changement que tu veux être dans ce monde ». Cet Algérien l'a vraiment été. »
L’islamiste Mohamed Zitout (Londres) déclare via son compte tweeter qu’un jour on saura qui était derrière ces « manifestations bénies ». Les islamistes veut-il insinuer. Il veut (le peut-il ?) détourner le sens du mouvement et lui donner une paternité islamiste.
Attentat en Nouvelle-Zélande : ce que l’on sait de l’attaque terroriste contre deux mosquées à Christchurch- Au moins 49 personnes ont été tuées et une vingtaine blessées à Christchurch, dans un acte terroriste pour lequel un homme de 28 ans, présenté comme un « extrémiste de droite » qui a filmé son attaque, a été arrêté. (Le Monde)
À Alger, la police tire des salves… de joie
Le président du parti du Front pour la justice et le développement (FJD) Abdellah Saad Djaballah a participé aux manifestations d’hier, vendredi 15 mars. Au début de cette marche, des jeunes les ont rejoints, mais les manifestants se sont instantanément retirés de ce groupe après avoir réalisé que ces islamistes étaient indésirables.AprèsLouisa Hanoune, Ali Benflis et Ali Ghediri, c’était au tour de Abdallah Djaballah. Au niveau du parc Sofia à Alger, Djaballah et Benkhellaf ont était hués et chahutés par les manifestants. Ces derniers ont scandé en boucle « dégage ! » au passage de ces deux hommes politiques appartenant au courant islamiste. (ObservAlgérie) J’ai posté l’image d’un policier qui brandit une pancarte contre le système. Il sera sanctionné par sa hiérarchie.
18° samedi de manifestation des Gilets jaunes en France. À Paris très gros dégâts sur les Champs Élysées. On parle de Blackblocks. - Mais, tu dors ma parole ! - Je suis fatiguée - Bon on arrête-là… ----------

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