Avec son cinquième album déjà depuis 2013, la compositrice Angelina Yershova se plonge dans des thématiques phares de notre époque : la protection de la nature et de l’écosystème de notre planète, en s’attaquant d’abord à son pays, le Kazakhstan. Afin de comprendre le titre de l’album, il faut effectivement nous placer en Asie centrale où le shamanisme fait encore de très nombreux adeptes. Tengri est une entité suprême d’une ancienne religion qui désigne le Ciel Bleu Éternel.
Pour celles et ceux qui, comme moi, découvrent l’artiste kazakh, sachez qu’elle est compositrice, pianiste, productrice, artiste sonore et improvisatrice et qu’elle a suivi un cursus musical classique, se spécialisant dans la chorale et la direction d’orchestre symphonique. Mais elle possède également un diplôme de musique électronique qu’elle a obtenu à Rome et sa renommée est aussi grande au Kazakhstan qu’en Italie.
Au cours des sept compositions de CosmoTengri, il y a tantôt de la noirceur contemplative, tantôt de la vitalité bienveillante, et c’est ce mélange d’ambiances qui me plaît particulièrement. Bien sûr, ma préférence va tout de même aux morceaux plus dynamiques.
Un disque fascinant, par une artiste qui propose un point de vue rare venu de l’Asie centrale – terre de brassage évident entre occident et orient ou, comment cette notion de frontière symbolique semble voler en éclat dès lors que la musique vient nous mettre tous d’accord. Car si l’on sait que la musique adoucit les mœurs, on oublie qu’elle permet de nous faire voyager et, surtout, de tous nous rapprocher.
CosmoTengri – comme beaucoup d’autres finalement – est à la fois une musique d’ici et d’ailleurs.
(in heepro music, le 07/05/2019)
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