Quel destin tragique ! Que de pitié pour cette jeune fille ! Eve Nesbit de Pittsburgh a connu une brève popularité, de 1901 à 1915. Sa mère l'encouragea à poser pour des peintres et des publicités ainsi qu'à être sous la férule d'un architecte, Stanford White. Elle se mariera, sans gaieté de coeur, à Harry K. Thaw, un homme très riche mais drogué.
J'avais choisi cette bande dessinée car j'avais envie de me plonger au début du XXe siècle, à New York. Mais l'histoire est quant à elle très difficile. La mère d'Eve l'utilise afin de gagner de l'argent et qu'elle n'ait pas à bouger le petit doigt pour travailler et notamment payer l'école de son fils... Un ami peintre a bien essayé d'ouvrir les yeux à Eve mais celle-ci ne veut rien voir. Elle n'a que seize ans après tout. Jeune, elle va aussi passer à côté de l'amour de sa vie, un certain John Barrymore (acteur, il est le grand-père de l'actrice Drew Barrymore). C'est une bonne idée d'avoir mis cette histoire en bande dessinée. Une fois terminée, elle nous laisse triste mais elle permet de rappeler que la célébrité a un prix, hier comme aujourd'hui.
Le dessin est une sorte d' esquisse à l'aquarelle qui m'a beaucoup plu. Les détails ne sont parfois pas là car Nathalie Férut ayant réalisé le dessin et le texte, ce dernier revêt beaucoup d'importance. C'est Eve elle-même qui raconte son histoire, avec des allers-retours entre le passé et le présent - son procès, considéré comme le premier du siècle aux États-Unis. Eh oui, comme l'a été sa vie, elle connut une épreuve tragique.
=> Cette bande dessinée raconte l'histoire vraie d'Eve Nesbit de Pittsburgh. Une vie difficile. Il ne faut pas être trop sensible pour lire ce récit...
Pour la petite Eve Nesbit de Pittsburgh, le XXe siècle avait inventé un nouveau métier : j'étais l'image de l'envie et de la perfection, j'étais une icône de publicité, le rêve américain en version jeune fille. Des journalistes aux plumes pleines d'eau de rose écrivaient d'élogieuses fables où j'étais un ange modeste issu de bonne famille, frappée par la fatalité, mais remarquée par les bonnes fées de New-York ! Mais il n'y a pas que les demoiselles qui aiment les photos de jeunes filles... On me proposa bientôt des poses plus suggestives, légendées de subtiles sous-entendus... Ma mère ne disait rien, moi je ne voyais pas où était le mal... Pourquoi aurais-je refusé ?