L’image pour le moins déjantée du groupe semble toujours présente bien qu’elle se soit dissipée en partie. En effet, la musique de Fat White Family continue de partir dans absolument tous les sens qu’ils le souhaitent, tendant vers un versant tantôt plus rock, tantôt plus électro. Pas étonnant que les références, elles aussi, partent dans toutes les directions : David Bowie et le Velvet Underground, Afrika Bambaataa, les Pet Shop Boys, Kate Bush… et j’en passe !
Comme souvent, et je le répète, plusieurs écoutes sont nécessaires à s’adapter à la musique du groupe et, dès la seconde lecture, Serfs Up! déploie toutes ses qualités et me rappelle l’énergie de Primal Scream, ni plus ni moins. Sauvagement déjantés, mais avec un contrôle total de leur vivacité.
Outre le jeu de mots mis en avant – on pensera d’abord à l’album Surf’s up des Beach Boys mais aussi au serf, qui est un mot transparent… et l’on devine le grand écart annoncé chez les Fat WHite Family! – la référence explicite de « Vagina dentata » vaut-elle ici pour le mythe du vagin avec des dents ou, plus profondément, à cette crainte de la castration ? Les deux à la fois, bien sûr.
Peu importe tout ce que je vous raconte, ou ce que vous lirez ici et là sur le groupe et son nouvel album en particulier : contentez-vous de lancer l’album (« Feet » est une magnifique entrée en matière) et, comme moi, vous ne pourrez vous empêcher de revenir vers lui, attiré(e) tel un prédateur vers une proie.
Fantastique et terrible sont les deux mots qui me viennent à l’esprit. Mais est-il seulement raisonnable de chercher à classer un tel groupe ?!
(in heepro.wordpress.com, le 03/05/2019)
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