30 ans, c’est l’âge qu’a Pauline Hélouin, championne de France para-tennis 2012 et sportive de haut niveau. Nous l’avons rencontré pour une interview. C’est parti, le match commence!
Qu’est-ce que le para-tennis?
Le para-tennis comporte les mêmes règles que le tennis sauf que les personnes handis ont la possibilité de jouer avec deux rebonds. On joue sur toutes les surfaces (terre-battue, dur, herbe). Le paratennis est le handisport le plus développé au monde. Il y a des tournois tout au long de l’année et partout dans le monde. On dépend de la Fédération internationale de tennis (ITF) et de la Fédération française de tennis (FFT). On participe aux quatre grands chelem (Open d’Australie, Roland Garros, Wimbledon et US Open). Il y a également une Coupe du Monde tous les ans (cette année elle aura lieu en Israël).
Comment avez-vous découvert le tennis en fauteuil?
J’ai découvert le para-tennis grâce à mon kinésithérapeute et je ne le regrette pas!
Ce qui me plaît dans cette discipline, c’est qu’elle mélange le dépassement de soi, aussi bien physique que mental. C’est également un sport qui permet de voyager et de découvrir d’autres cultures. D’ailleurs, j’ai pratiquement joué sur tous les continents du monde sauf en Amérique du sud.
Pour votre prochain objectif, comment comptez-vous vous y prendre?
Je m’entraîne tous les jours trois à cinq heures par jour. Je mêle entraînement de tennis, entraînement physique et coaching mental.
Cette année, je participe à une quinzaine de tournois dans le monde.
Mon objectif est de me qualifier pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Je pense qu’après cela, j’arrêterai ma carrière de haut niveau. L’air de rien, j’aurai quand même 35 ans (rires).
Au-delà d’une carrière de sportive de haut niveau, Pauline œuvre sur d’autres terrains, sur ceux des entreprises en parlant de handicap et de sport. En sus de ces nombreuses heures d’entraînement, elle donne des cours de tennis [NDLR].
Ce n’est pas parce que vous êtes en situation de handicap que vous ne pouvez pas vivre. Il suffit d’avoir de bons ajustements. Il ne faut pas avoir peur. Surtout, il faut oser pour ne rien regretter!
En plus d'être une jeune femme ambitieuse, Pauline Hélouin conjugue à la fois vie d'athlète haut niveau para-tennis, soins de rééducation, tournois à l'étranger et études de journalisme. Elle est actuellement en master 1 à l'école supérieure de journalisme de Paris (ESJ).
C'est très jeune que Pauline a commencé le sport. Elle s'est d'abord essayée à la natation avant d'intégrer le club de tennis de Ronchin, à l'âge de 16 ans. À l'époque, il n'y avait pas de section handi. Elle s'impose comme première sportive en situation de handicap et ce n'est que par la suite qu'une section a été créée. Elle a également su trouver sa place à l'école et a bénéficié d'un cursus scolaire ordinaire comme n'importe quel.le élève.
Mais Pauline veut aller plus loin. Faire davantage reconnaître le tennis fauteuil et plus largement le handisport, c'est par dessus tout son souhait. Selon elle, la France a un train de retard en terme d'accessibilité. Elle a pu s'en rendre compte lors de la Coupe du monde para-tennis 2016 à Tokyo. La France termine alors en 5e position.
Si notre pays est en décalage, il devrait peut-être pouvoir s'inspirer du modèle Japonais.
Pauline Hélouin, future ambassadrice handisport ou médaillée des prochains Jeux Paralympiques?
Zoom sur Châlons handisport Chaque année, le 3 mai, la liberté de la presse est mise à l’honneur pour quelques heures. Et cela tombe bien, car ces derniers temps, elle est singulièrement mise à mal, que ce soit en France ou dans le monde et elle a bien besoin de soutien. Comme...