Vanessa Hachloum

Le Son Du Jour #359

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Il Est Cinq Heures

« Chanson française » voilà un terme bien général pour rassembler une flopée d’artistes qui semble peu, voire pas du tout, homogène. Comment assumer de classer dans une même catégorie Edith Piaf, Dalida et Mano Solo. Comment envisager un disque de Bénabar ou Vianney collé-serré avec un Gainsbourg, un Trénet ou un Brassens. Difficile à accepter, et pourtant, de la plus niaise à la plus profonde, de la plus déprimante à la plus festive, la chanson française n’a bien qu’un seul et unique bac chez le disquaire, le classement ne s’arrêtant qu’à un classique ordre alphabétique.

Bien loin des Delerm, Biolay et autres nouvelles chansons françaises, loin des strass et des paillettes de certains autres, il y a une cinquantaine d’années, l’espoir et la révolte s’exprimaient aussi en chanson lors des événements de mai 68. En ce 1er mai, fête du travail, il semble opportun d’aller piocher dans la compilation intitulée Pour en finir avec le travail (1974). Produit par Jacques Le Glou ce disque rassemble des chansons révolutionnaires anciennes et des détournements de chansons à la mode comme ce Il est cinq heures. On reconnait assez vite l’emprunt du titre et de la mélodie au morceau indémodable de Dutronc sorti l’année des émeutes. Ce qu’on ne sait pas forcément en revanche c’est que la voix qui use de mots comme de pavés n’est autre que celle de Jacqueline Danno, actrice et chanteuse, dont la carrière ne laissait en rien transparaître un quelconque engagement proche des situationnistes. Elle se cacha donc sous le pseudonyme Vanessa Hachloum pour cette excursion révolutionnaire.

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