Ces commémorations sont importantes pour ne pas oublier, importantes à expliquer au plus jeunes. Une étude de 2018 révèle des chiffres inquiétants. En tout, 7.000 Européens ont été interrogés, 1.000 dans sept pays différents: le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Suède, la Pologne, la Hongrie, l'Autriche et la France. Un tiers des ressortissants de ces pays, entre 18 et 34 ans, disent "ne pas connaître grand-chose", de la Shoah. En France, 8% de la population semblent ne jamais en avoir entendu parler. Chez les plus jeunes (entre 18 et 34 ans), 21% n'en savent que très peu. En Autriche, pays d'origine d'Adolf Hitler, 12% des 18-34 ans ignorent tout du génocide des juifs. Un constat préoccupant au sein d'une Europe où l'antisémitisme reste présent. Un Européen sur 4 estime que les Juifs ont trop d'influence dans les affaires et les marchés financiers (d'après une enquête du CNN). Un Français sur 5 considère que les Juifs ont trop d'influence dans les médias et la politique. Un Européen sur 7 pense que les Juifs représentent 20% de la population mondiale, alors qu'en vérité, ils sont moins de 1%. Ces chiffres mettent en valeur des stéréotypes dangereux et incrustés dans les esprits. L'antisémitisme parait encore enraciné dans la société. Les policiers sont lourdement armés devant les synagogues, les mesures de sécurité sont renforcées dans les écoles et les centres communautaires juifs. Les agressions verbales et physiques sur Internet sont nombreuses.
L'agence spécialisée de l'Union européenne (Agence des droits fondamentaux) a mené une enquête, la plus vaste du genre jamais réalisée dans le monde. Plus de 16.000 personnes juives de plus de 16 ans vivant dans douze États membres de l’UE y ont participé l’an dernier, répondant à la fois à des questions sur leur vécu, leur perception ou leurs inquiétudes. Les résultats sont alarmants. 89% des personnes interrogées estiment ainsi que l’antisémitisme a progressé dans leur pays au cours des cinq dernières années. 28% disent avoir subi un harcèlement antisémite dans l’année écoulée. Et un sur trois assure éviter de se rendre, par sécurité, à des événements ou dans des lieux associés à la communauté juive.
Ces résultats soulignent pour les différents États de prendre des mesures immédiates. Il faut notamment renforcer les activités d'éducation. Les enfants doivent avoir les moyens d'accéder à l'esprit critique. Ils doivent connaître l'histoire et les mécanismes du racisme et de l'antisémitisme, les sensibiliser davantage au sujet de la Shoah.
La journée nationale du souvenir de la déportation est un moyen de sensibiliser le jeune public. Des actions éducatives peuvent être entreprises afin d'informer et d'inciter les élèves à se poser des questions, en lien avec les fondations et les associations de mémoire. Les enseignants profitent de cette occasion pour évoquer la déportation et le système concentrationnaire avec leurs élèves. Ils sont également invités à participer aux cérémonies officielles. Autant de moyen de se souvenir, de libérer la parole. C'est une journée qui nous plonge dans un sombre passé, duquel il faut encore et toujours tirer des leçons pour notre présent et notre avenir
Lundi 15 avril 2019 en fin d’après-midi, les premières flammes s’échappent de Notre-Dame de Paris et une heure plus tard, la célèbre flèche du non moins célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc s’effondre. Et elle transperce le cœur de très très...