Le Statsraad Lehmkuhl et le Thalassa
Pour commencer, il n'y a pas grand chose à (re)dire à propos de l'organisation... Flèchage sur le périphérique pour indiquer les parkings de délestage mis en place en périphérie, et vu qu'il y a des navettes toutes les cinq minutes, nous voilà donc garés au parc des Expos, et 20 minutes de bus plus tard, déposés en bord de Seine, à quelques dizaines de mètres de l'Amerigo Vespucci, le premier voilier de la rive droite. Il est plus de midi, une petit liste des restaurants du site de l'Armada serait un plus, outre les restaurants habituels (rive gauche), quantité d'échoppes sont installés sous des chapiteaux (rive gauche toujours), ce qui fait que finalement, malgré l'abondance, nous voilà à déjeuner dans un des seuls de la rive droite, complètement débordé. On a quand même eu le flair de ne pas commander de pizzas mais d'opter pour des galettes, et nous sommes prêts à repartir alors que nos voisins, arrivés avant nous, viennent juste d'être servis.
Nous y avons à peine jeté un oeil, tout occupés que nous étions avec les voiliers, mais des dizaines de stands vendent des babioles diverses et variées, et j'avoue avoir trouvé cela un p'tit peu étrange. Au-delà de vêtements et de gadgets à connotation marine, tous les bonimenteurs des environs se sont donné rendez-vous sur les quais, depuis la boule qui lave sans lessive au nouvel appareil de massage révolutionnaire, en passant par les Tupperware. Un grand orchestre symphonique reprend sur scène des airs familiers, et là on peut s'initier à la plongée (dans un aquarium, faut vraiment être motivé !) ou piloter ici des modèles réduits. Tous les enfants sont coiffés d'un bicorne de pirate aux couleurs d'une compagnie d'assurances (oui, les miens aussi, j'avoue!) et agitent avec frénésie les p'tits drapeaux aux couleurs de l'événement. Bref, c'est la fête.
Mon anecdote du jour, c'est de m'être faite accoster par un marin alors que je photographiais d'une main un hélicoptère posé sur le Neutrashimy, un immense navire Russe (qui ne se visite pas), et retenais de l'autre Pitchoun #2, qui me semblait toujours tenté par l'idée de sauter à l'eau, et de nager jusqu'à l'échelle pour remonter sur le quai. Il faut bien dire que pour ne pas avoir cinquante inconnus sur la photo, on fait tous pareil. On s'approche le plus possible du bord du quai, et on photographie de face. Bref, notre marin, ce n'est rien de moins que le Pacha du navire, descendu fumer une cigarette, qui sort de sa poche deux étoiles et les remet à Pitchoun #2... Ledit Pitchoun qui remercie gentiment en français, un chouia perplexe de ne rien comprendre aux recommandations du monsieur (en anglais), ni d'ailleurs à ce que répond sa maman (en anglais également). J'étais tellement surprise que je n'ai même pas eu la présence d'esprit d'utiliser le seul mot de russe que je connaisse :)
En parlant de marins, j'ai vraiment été séduite par la gentillesse et la disponibilité de tous les équipages, qui posent avec le sourire pour des milliers de photos, sans compter que la plupart des femmes en profitent outrageusement pour leur faire la bise ;) Je ne parle pas seulement de ceux qui sont à bord et sont plus photographiés que les voiliers eux-mêmes, mais ceux, de tous âges et toutes nationalités, qui se promènent parmi la foule et se font arrêter tous les dix mètres pour prendre la pose... Messieurs, chapeau... et transition toute trouvée pour le pompon, celui qui porte bonheur quand on le touche ! Mention spéciale donc à tous ceux qui ont inlassablement baissé la tête pour que hommes, femmes, et enfants puissent toucher le pompon. J'ai bien vu une fois une femme mettre une main aux fesses d'un marin français beaucoup plus jeune qu'elle, mais je ne crois pas qu'il s'agissait d'une nouvelle tradition :)
Nous n'avons navigué que d'une rive à l'autre... il est plus de 19 heures quand nous arrivons au bout au dernier voilier de la rive gauche, et les bateaux promenades sont passés en tarif "nuit". De 15€ les 45 minutes en journée, les prix ont fait un bond jusqu'à 40€, et même si les Pitchouns ont été exemplaires jusque là, ce n'est pas certain que ça dure, et on est encore moins sûrs de les faire tenir ensuite jusqu'à 23h15, heure du feu d'artifice, d'autant que nous sommes bien fatigués également. On met donc les voiles direction... la voiture. Arrêt dans un drive, les Pitchouns dévorent, les grands aussi, et tout le monde s'endort pour les trois heures de route qui suivent. Enfin, sauf celle qui conduit :)
En résumé, je suis ravie de ma journée, dont je garde en tête plein de belles images, même si le temps aurait pu être moins... humide ! C'est magique de voyager ainsi à travers le temps, de caresser le bois, de lever les yeux vers les mâts, de toucher du bout des doigts les dizaines de cordages qui filent là-haut...
Evidemment, la plupart de ces voiliers proposent des croisières, et ce matin je jetais déjà un oeil au site de "Tall Ship Company" histoire d'en savoir un peu plus ;)
Mes autres billets à propos de l'Armada 2008