Avengers : Endgame – Adieux infinis

Par Le7cafe @le7cafe

La fin fait partie du voyage. Et quel voyage nous avons vécu ! Quel voyage…

Onze ans. Vingt-deux films. L’Univers Cinématographique Marvel est pour beaucoup d’entre nous bien plus qu’un simple ensemble de films, c’est une saga d’ampleur inégalée (inégalable ?) comme personne n’en avait jamais vu avant 2008, ce sont des héros que les enfants d’aujourd’hui érigent en modèles, c’est tout simplement une part de nos vies. Une part de nos vies qui prend aujourd’hui fin avec Endgame, le véritable ultime Marvel cette fois, un an après le dantesque Infinity War et sa conclusion ahurissante, celui par qui tout s’achève et par qui tout renaîtra.

Attention, cet article va contenir des spoilers. Chaque partie correspond à une heure de film, dans l’ordre. Si tu ne veux rien savoir du tout, ne lis rien ; si tu considères que ce qui est dans les bandes-annonces n’est pas vraiment du spoil, alors tu peux lire la première partie qui correspond à la première heure de film. Par contre à partir de la deuxième ça va vraiment spoiler, à tes risques et périls Billy !

Ils étaient là au début. Ils seront là, jusqu’à la fin.

AVENGERS : ENDGAME

Réalisateurs : Anthony et Joe Russo

Acteurs principaux : Tous

Date de sortie : 24 avril 2019 (France)

Pays : États-Unis

Budget : Entre 350 et 400 millions $

Box-office : (En cours)

Durée : 3h01

Je ne te le fais pas dire, Doc…

CRIMES ET CONSÉQUENCES

Tu le sais Billy, Infinity War a été pour moi une énorme claque. Je suis et aime Marvel depuis le début, j’ai vu la grande majorité des films au cinéma à partir du premier Avengers – j’avais 11 ans, ça remonte… – et donc Endgame a été pour moi une hype phénoménale. Je crois bien n’avoir jamais autant attendu quelque chose de toute ma vie. Et même s’il faut bien admettre que je l’ai un tout petit peu moins aimé que son illustre prédécesseur, ce quatrième Avengers est sans conteste la conclusion que l’on méritait, et bien plus encore. C’est la consécration de tout ce qui est venu avant, dans les moindres détails, du tout début à la toute fin. Et mon Dieu, c’était extraordinaire.

La toute première scène du film est géniale, parce qu’elle commence directement violemment et met les choses au point d’emblée.

« Hé Arthur, tu te souviens de la fin du film l’an dernier quand ça t’avait complétement dévasté ?
– Ah ouais… Mais c’est bon ça fait un an, j’ai eu le temps de faire mon deuil, je vais mieux.
– Héhéhé… Justement. »

Et hop, un petit uppercut en forme de disparition en poussière de femme et enfants pour bien nous remettre dans l’état dans lequel on avait fini en avril dernier. Et à partir de là, tout le premier acte du film va s’appliquer à nous dévoiler les effroyables conséquences du claquement de doigts de Thanos. Les villes sont désertes, les héros sont au plus bas – Captain America est en dépression, Iron Man est une épave, Black Widow se morfond dans la nourriture, Thor part complètement en vrille… – et globalement tout va pour le plus mal dans le pire des mondes possibles.

Si ce premier acte brille par cette représentation de la dévastation causée par le Titan Fou, qu’il nous tardait de voir après avoir dû attendre Ant-Man et la Guêpe qui se passait juste après Civil War, et Captain Marvel dans les années 90, il contient aussi 90% des rares défauts que je reproche au film et qui le placent à mon humble avis juste derrière Infinity War. Déjà, le traitement du personnage de Captain Marvel est complètement bancal, parce que comme c’est une Mary Sue, elle arrive toujours en deus ex machina, notamment au tout début du film quand elle sort de nulle part pour sauver un des personnages qui s’apprêtait à mourir. Le passage juste avant est super émouvant, et son arrivée casse toute l’émotion de la scène – alors que j’avais déjà presque les larmes aux yeux en moins de dix minutes de film. C’est d’ailleurs un ennui qui va se profiler tout au long des deux premiers actes : il y a plusieurs scènes où l’émotion est cassée d’un coup, en général au profit d’une blague. Heureusement il y a aussi en parallèle beaucoup de scènes où l’émotion est centrale pour compenser.

En parlant de blagues justement, le personnage de Thor m’a un peu gêné en ceci qu’il est à mon avis beaucoup trop exagéré dans son statut de comic relief acquis depuis Ragnarok, et son affectation par la victoire de Thanos fait un peu cheap. En plus, le film contient aussi une scène de jeu Fortnite et un dab qui sont beaucoup, beaucoup trop mis en relief et qui semblent totalement hors de propos – on rit parce que c’est ridicule plutôt que parce que c’est drôle. Ensuite, le traitement de Thanos est pas du tout correct dans les 20 premières minutes de film. Il est démystifié, son personnage est expédié, et globalement tout est totalement irrespectueux par rapport à son rang d’un des meilleurs méchants de cinéma. Bref, c’est du détail, mais personnellement ça m’a un peu refroidi au début.

En fait globalement le premier acte va à la fois trop lentement et trop vite. Il ne s’y passe en termes d’action pas énormément de choses, ce qui est normal parce qu’il prend le temps de s’étendre sur les conséquences de la fin d’Infinity War, mais ce qui entraîne aussi quelques longueurs. Et dans les dernières minutes menant au deuxième acte, tous les problèmes se résolvent un à un d’un seul coup si bien qu’on passe en dix minutes d’une situation désespérée et inéluctable (comprendra qui pourra) à une chance plutôt sûre de sauver le monde. Meh.

Elle est là la grosse différence avec Infinity War. Le troisième Avengers était une pure jouissance de la première seconde à la dernière, le niveau était constant et très haut tout le long avec un final ahurissant. Dans le cas d’Endgame, ça commence beaucoup plus bas, et c’est ça qui m’a embêté, mais après ça monte de façon exponentielle pour atteindre un niveau d’orgasme cinématographique jamais atteint de mémoire de fanboy, même supérieur à celui de son prédécesseur. C’est donc à ce moment que commence le second acte, et avec lui les véritables spoilers. Tu es prévenu Billy !

Oh merde, je vais encore pleurer…

UN DERNIER AU REVOIR

Doctor Strange l’avait dit avant de partir en poussière : sur quatorze millions de possibilités, les Avengers n’obtiennent la victoire qu’une seule fois. Et cette fois-ci, c’est la bonne. La solution tombe du ciel grâce au retour tonitruant d’Ant-Man et son tunnel quantique, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, l’Univers Cinématographique Marvel présente… le voyage dans le temps.

Et le voyage dans le temps relativement bien traité en plus ! Alors certes, on pourra toujours faire les critiques habituelles, parce que dans tous les cas ça reste un sujet hautement critiquable et largement utilisé – pas toujours à bon escient – en science-fiction. Toujours est-il que la théorie utilisée dans Endgame tient en grande partie la route et a le grand mérite d’invalider les possibilités de paradoxes temporels en stipulant que toute modification du passé par un être futur entraîne l’embranchement d’un nouveau pan de la réalité et non une modification de la réalité primaire, et que ces susdits embranchements sont réversibles vers la réalité primaire si la modification initiale est annulée, en l’occurrence en remettant à leur place les Pierres d’Infinité que les héros partent voler dans le passé.

Et là, c’était génial. Car le voyage dans le temps n’est dans le fond qu’une vaste excuse pour revisiter les lieux et évènements emblématiques des 21 films précédents, ceux qui n’avaient pas déjà été revisités dans Infinity War. New York et l’attaque des Chitauris, le Sanctum Sanctorum, Asgard, Moragg, et une nouvelle fois Vormir. C’est comme un dernier baroud d’honneur au MCU tout entier, un dernier au revoir avant la fin des fins, et ça m’a fait un plaisir immense de revoir tous ces lieux et personnages des films passés, en particulier l’Ancien de Doctor Strange que j’adore profondément.

Le passage sur Vormir et le sacrifice de Black Widow pour la Pierre de l’Âme m’ont laissé un petit goût amer, parce que le meurtre de Gamora dans Infinity War était tellement puissant avec le seul aveu de faiblesse (et d’amour) de Thanos et le magistral « Even for You » d’Alan Silvestri, qu’en comparaison même si la scène d’Endgame est superbe, elle n’arrive pas tout à fait au même niveau de sublime effroi. En revanche, le traitement de cette mort majeure après le retour de tous les héros en 2023 est parfait, et c’est la première fois du film que j’ai pleuré. Pas la dernière, sois en assuré.

Alors les Pierres sont récupérées, Thanos débarque, et le troisième acte est lancé. Et alors là. ET ALORS LÀ !

L’heure de la fin a sonné.

LA CONCLUSION D’UN UNIVERS

PUTAIN MAIS QUELLE JOUISSANCE ABSOLUE ! Je te jure Billy, j’étais en extase. Tout dans ce troisième acte est absolument dantesque. Quand la scène absolument glorieuse de l’arrivée de tous, littéralement TOUS, les héros pour la bataille finale a commencé, j’étais à deux doigts de me pisser dessus de bonheur et j’étais obligé de me mordre les lèvres pour ne pas hurler de joie dans la salle de cinéma – ce qui m’a vallu un regard circonspect de mon ami assis à côté de moi. Cette scène est juste dantesque. Deux minutes ininterrompues de badasserie totale à rendre hystérique un fanboy, où tous les personnages jamais rencontrés dans le MCU se réunissent pour mener un combat ahurissant ; j’ose le dire, la plus grande bataille de l’histoire du 7ème Art. J’ai fait un orgasme, y a pas d’autre mot. Le retour de tous les disparus, la réunion de toutes les équipes, Ant-Man géant, Pepper en armure, le morceau le plus fantastique de tout le MCU avec « Portals », et Captain America d’apporter la cerise sur le gâteau :

« CAPTAIN AMERICA – AVENGERS… RASSEMBLEMENT ! »

Si le film n’était constitué que de cet acte III, je lui aurais accordé un 11/10. Le combat de toutes les héroïnes, la badasserie du Docteur Strange, l’immense bombardement de Thanos, les armées qui se rentrent dedans, et surtout, surtout, Captain America maniant enfin Mjöllnir ! Mon Dieu mais quel spectacle ! Et quelles morts, quelles morts. La fin de Thanos est parfaite, c’est la mort digne que le grand méchant du MCU méritait, contrairement à celle qui lui est donnée dans le premier acte, et celle de Tony encore plus. Après son célèbre « Je suis Iron Man » et son claquement de doigts, j’étais bouche bée, et quand il s’est éteint j’ai pleuré jusqu’à la fin du film. Il est celui qui a tout initié en 2008, et avec lui tout prend fin en 2019. Le message qu’il laisse à Pepper après sa mort est purement et simplement magnifique, et prend un formidable double-sens avec le MCU lui-même.

« TONY – Everybody wants a happy ending, right? But it doesn’t always roll that way. Maybe this time. I’m hoping if you play this back, it’s in celebration. I hope families are reunited, I hope we get it back, and something like a normal version of the planet has been restored. If there ever was such a thing. God, what a world. Universe, now. If you told me ten years ago that we weren’t alone, let alone, you know, to this extent, I mean, I wouldn’t have been surprised. But come on, you know? That epic forces of darkness and light that have come into play. And, for better or worse, that’s the reality Morgan’s going to have to find a way to grow up in. So I found the time and I recorded a little greeting, in the case of an untimely death. On my part. I mean, not that, death at any time isn’t untimely. This time travel thing that we’re going to try and pull off tomorrow, it’s got me scratching my head about the survivability of it. Then again, that’s the hero gig. Part of the journey is the end. I’ve made this journey before. Everything’s going to work out exactly the way it’s supposed to. I love you 3000. »

C’était la fin parfaite. Endgame est la consécration de tout ce qui est venu avant, le paroxysme, l’apogée du MCU. C’est la fin pas seulement d’une saga mais d’un univers tout entier. Tous les arcs sont bouclés, on a revu tous les héros et tous les personnages plus ou moins importants de la saga, de l’Ancien à Peggy Carter en passant par Alexander Pierce et Howard Stark. On a revu Stan Lee, une dernière fois. Et finalement, les Avengers ont pris tout le sens de leur nom. Cette fois ci, ils ont réellement vengé.

Il y a un avant et un après Endgame. Au delà de Marvel. Ça a marqué pendant onze ans la popculture, le monde du cinéma tout entier, et au vu des premiers résultats au box-office à l’heure où j’écris ces lignes, cela ne m’étonnerait pas qu’il détrône Avatar et devienne le plus gros succès au cinéma de tous les temps. Aucune saga ne pourra jamais reproduire ce premier cycle de Marvel. Et même s’ils continuent à faire des films, rien ne sera plus jamais comme avant. Le générique d’Endgame n’est pas celui d’un film, mais celui d’une ère. La fin d’une ère, et le début d’une nouvelle.

Car là, quand tout finit, sur cet écran final résonne le marteau de Tony Stark forgeant sa première armure, en passe de devenir le premier héros de cette page de notre Histoire. Une page que nous venons de tourner. Clonk. Clonk. Clonk.

AVENGERS… RASSEMBLEMENT !

LE MOT DE LA FIN

Endgame est un final abasourdissant, qui commence doucement avant d’exploser formidablement dans un dernier affrontement dantesque qui marque la fin de tout ce que nous avons connu pendant onze ans et vingt-deux films. La fin d’un univers tout entier. Et quel univers c’était…

Note : 9 / 10

« TONY – La fin fait partie du voyage. »

Tiiiin, tin tin, tin tiiiiin, TIN ! TIN ! FIN.

— Arthur

Tous les gifs et images utilisés dans cet article appartiennent à la Walt Disney Company, et c’est très bien comme ça.