A l'occasion du grand débat national, le Secours Catholique veut attirer l'attention des pouvoirs publics sur des soucis de solidarité et de précarité. Un des points majeurs de l'association qu'est l'immigration ne sera pas intégré dans le débat.
L'objectif des nombreuses rencontres était de partager, recueillir et faire entendre la parole et les propositions des personnes en précarité. "On a une place à prendre dans ce débat et on veut faire remonter la parole des plus pauvres", déclare Sophie Mercier.
Le fil conducteur des discussions était la question: "En quoi la colère exprimée à travers le mouvement des gilets jaunes rejoint ou non ce que nous pouvons vivre dans notre quotidien?". Sur 3.000 personnes, 44% sont favorables, 13% défavorables et 43% partagés quant aux manifestations hebdomadaires. La capacité de ce mouvement à recréer du lien est saluée tandis que la violence est rejetée. Les personnes les plus précaires ne se sentent pas représentés. Les difficultés communes exprimées sont nombreuses. L'accès aux droits n'est pas clair, pour cause la dématérialisation et la déshumanisation. "La question d'accès aux droits est une question de savoir" témoigne Michel, bénévole à Castres. "Au niveau administratif tout le monde à des droits, sauf que si on ne les demande pas on ne les aura pas". Pour les migrants l'obstacle de la langue est également compliqué à surmonter. Les lourdeurs administratives et le manque d'écoute sont criants, "manque d'accompagnement amène les personnes au non-recours" constate la déléguée face à la numérisation des démarches. Le travail est dévalorisé, la hausse de la précarisation de l'emploi entraîne des ressources inférieures aux dépenses vitales. L'isolement géographique surtout dans les milieux ruraux à faible mobilité est souligné, les personnes âgées dans cette situation ont besoin d'aide. Finalement, les soucis financiers rejoignent l'accès compliqué à la santé et le mal logement.
Les sujets d'indignation des nombreux bénévoles présents sont au nombre de deux. La perte des valeurs est au centre du débat, un manque de solidarité et de lien social rend la société individualiste. La domination de l'argent donne le pouvoir aux élites financières. "On souhaiterait aller au delà de la représentation, se diriger vers la participation. On veut participer aux décisions qui nous concernent" poursuit Sophie Mercier.
Le Secours Catholique a envie de faire entendre la voix des personnes en situation de précarité.
Dans un premier temps s'attaquer à ce qui nous éloigne, puis prendre soin de ce qui nous relie. Au niveau fiscal, l'association proposera de contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins.
Leur slogan "révolution fraternelle" démontre cette volonté de revenir aux vraies valeurs de solidarité et fraternité.
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