Toute cette exposition temporaire creuse la question de l'identité, plus précisément des "je" que s'inventent les artistes invités. Si la vidéo de Candice Breitz m'a, d'entrée, intéressé, l'accumulation des expériences présentées m'a submergé et je n'ai pas trouvé d'endroit où être moi-même. Je ne sais pas s'il s'agit d'un geste artistique que de faire en sorte d'apparaître dans un maximum de jeux télévisés, ou de choisir un pseudonyme pour signer des points-de-vue dans la presse. Mettre son corps en jeu, comme Lydie Jean-Dit-Pannel qui s'y fait tatouer des papillons monarques et se fait photographier allongée nue près de sites réputés polluants, certes j'y trouve du sens. Mais se faire enfermer dans un colis, un ours ou une pierre, est-ce encore artistique ou seulement une expérience de vie ? (La photo en tête de cet article montre une maquette de la pierre où s'est enfermé Abraham Poincheval ; en arrière-plan, une photo de Lydie Jean-dit-Pannel devant une centrale nucléaire) Et que dire du fait de se faire transfuser du sang de cheval ?
Je suis donc sorti de cet espace pour aller voir l'autre exposition, dont j'avais déjà vu la précédente installation (voir ici). Et j'y ai trouvé une vidéo de Thierry Kunzel, La peau, dont les lignes m'ont reconduit au rez-de-chaussée où j'ai alors vu ces lignes auxquelles je n'avais pas été attentif.
David Brognon & Stéphanie Rollin
Jacques Monory
Edi Dubien