Winter is coming.
Ce slogan est/a été celui de la série si populaire de Game of Thrones de George RR Martin.
La série reprend essentiellement les trames narratives du roman A Song of Ice & Fire de Martin.
Déjà, dans le titre de son livre, on y suggère les extrêmes que sont le chaud et le froid. La série propose d'intenses extrêmes, des menaces de toutes sortes, dans une époque moyen-âgeuse, mais dont la menace aurait de ramifications bien réelles et très actuelles: les changements climatiques.
La conclusion, sans démarches communes internationales, ne pouvant qu'être mortelle pour tous.
Les "white walkers" (WW) réaniment les corps, incluant ceux des troupes du Nord et certains membres du clan Stark. La glace, le froid donne la vie. En revanche, le feu, propulsé de la gorge des dragons de Daenerys Targaryen, ne créé que de la destruction. Cersei Lannister a aussi liquidé un paquet de gens à l'aide du feu à la fin de la saison 6.
Comme notre actuelle crise climatique, la guerre fantastique de George RR Martin entre le feu et la glace ne date pas d'hier. Selon son histoire, les Premiers Hommes sont arrivés à Westeros il y a 12 000 ans, envahissant le territoire enchanté des "Enfants de la Forêt" (EDF). Ceux-ci, dans le but de freiner les invasions, ont fait exploser les liaisons terrestres, provoquant des îles, là où il y avait des passages, et générant des hivers démesurément longs, sur une planète qui avait déjà des saisons compliquées à l'année longue. Les EDF ont aussi utilisé leur magie afin de créer les White Walkers. Une décision qui s'est vite retournée contre eux. Les WW ont eu la fâcheuse tendance de glacer tout sur leur passage, parfois de massacrer aussi, ce qui a mené les EDF et le Premiers Hommes (PH) à s'unir et bâtir un mur dans le Nord afin de les repousser.
Le parallèle environnemental se précise. Les PH et les EDF ont joué avec l'ordre naturel et ont cochonné la planète. Mais leur mur n'aura été qu'un faible band-aid ne s'attaquant pas au problème à sa source. L'hiver s'en vient, que les personnages de GOT se l'admettent ou non.
Bien que les gens ne retiennent que les conquêtes de trônes et les jeux de pouvoir, on souligne, dans l'alliance entre PH et EDF, la stratégie à adopter face à des menaces environnementales: Reconnaître le problème, travailler ensemble, faire ce qu'il faut afin de limiter le désastre, même si on ne peut l'éliminer entièrement.
Un arc narratif qui s'est aussi proposé sous nos yeux dans les multiples dernières alliances. Même si on ne reconnaît pas tous le même problème. Comme nos visions mondiales sur le climat.
Jon Snow met en mots, dans le troisième épisode de la saison 7, ce qu'un citoyen concerné par les changements climatiques pourrait dire à un climato-sceptique. Il dit à Tyrion "Comment pourrais-je convaincre les gens qui ne me connaissent pas qu'un ennemi, auquel ils ne croient pas, nous tueras tous?".
Samwell Tarly, qui serait une version jeune de George RR Martin, plongé dans les livres, et nous racontant l'histoire qui se déroule sous nos yeux, est aussi le premier à avoir tué un WW. Il serait aussi une version du scientifique avertissant des dangers. Un personnage pas toujours facile à prendre au sérieux chez les brutes.
Quand les "wights", des morts ramenés à la vie par les WW, nous sont montrés pour la première fois, ils nous apparaissent comme des récentes victimes d'un désastre naturel. Ils apparaissent aux Gardiens de la Nuit de Jon Snow et aux "Wildlings" ce sont trois peuples en mouvement qui se rencontraient. Pas plus tard que l'an dernier, les scientifiques de notre époque disaient justement: "Les déplacements liés aux changements climatiques ne sont pas pour un futur hypothétique, c'est une réalité courante actuelle. 21,5 millions de gens ont été forcés de changer de territoire en raison de catastrophes climatiques en 2018".
Ce n'est pas tout le monde qui est d'accord avec le propos climatique que pourrait suggérer George RR Martin dans Game Of Thrones. Je suis moi-même mi-figue, mi-raisin, face à cette suggestion d'interprétation. Martin reste aussi vague sur le sujet. Disant parfois, oui, ça pourrait être ça, parfois "si j'avais voulu écrire sur un tel sujet, je l'aurais simplement fait".
Un bébé peut-il naître d'un Snow et de la mère des dragons?
Là se trouverait la vraie chanson de glace et de feu.