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Album - The Bukowskies - Youth Crime or the influence of​.​.​.

Publié le 24 avril 2019 par Concerts-Review

'Les Misérables' de Victor Hugo compte cinq tomes, le premier en cinq livres, 'Youth Crime or the influence of...' englobe trois chapitres, une intro et l'outro, pour rappel, 'Women' de Charles Bukowski comprend 410 pages.

Jonny Greenwood avait signé le soundtrack de 'The Master' ( de Paul Thomas Anderson), Andrea doit être fan de Radiohead, son intro est aussi majestueuse que celle des plus beaux slows jamais conçus, 'Nights in White Satin' et 'A Whiter Shade of Pale', le ton change lorsque la voix, frelatée, se fait entendre, un solo de guitare à la signature David Gilmour embellissant ce premier titre, déjà imparable.

Si dans le film de Coppola, 'Tetro' , l'intro, 'Main Titles', offre un arrière-plan liturgique sombre, la vision des Bukowskies est plus exotique en mettant des percussions cubaines en avant-plan, le mix salsa/ Henry Mancini étonne et séduit.

Quand De Palma s'inspire d' Antonioni, cela donne' Blow out', les convulsions de violons qu'Andrea a incorporées dans son soundtrack soutiennent le chant fébrile, tandis qu'à l'arrière un choeur souverain habille cette plage de plus de six minutes.

La bande-son de 'La Terrazza' de Scola est empreinte d'une nostalgie toute italienne, la perspective des Bukowkies diffère entièrement de celle d'Armando Trovajoli, jusqu'ici c'est le titre le plus rock de l'album, mais du rock à la sauce David Bowie, époque Tin Machine.

La traque du serial killer peut commencer, 'Zodiac' persévère dans la voie rock brut qu' une envolée de guitare incisive vient souligner.

C'est à 'Equinoxe' de Jean-Michel Jarre que tu songes en entendant l'impromptu 'Io Sono L'Amore' dont le titre fait référence au film de Tilda Swinton.

Que Christophe soit une source d'inspiration majeure est une évidence, l'habit sonore aristocratique proposé pour 'Body Double' illustre cette thèse.

Le cinéma italien inspire Andrea Lafontaine, le grandiose ' La Grande Bellezza' reçoit un traitement romantique digne des meilleurs morceaux du regretté Scott Walker.

'Les Nuits Blanches', une nouvelle de Fiodor Dostoïevski, a fait naître 'Le Notti Bianche' de Visconti mais c'est 'Two Lovers' de James Gray que le groupe a choisi comme thème.

L'orchestration sublime, la voix caressante, le passage au piano troublant, font de ce morceau un futur classique.

Le chapitre trois est amorcé par un interlude romantique, dans "Otto e mezzo"de Fellini, Claudia Cardinale répond 'Perché Non Sa Voler Bene' à Marcello Mastroianni, une nouvelle fois l'ombre de Christophe plane, lui qui a intitulé un de ses disques majeurs 'La Dolce Vita' ou qui a signé la B O de 'La route de Salina' , à voir rien que pour Mimsy Farmer.

'O.U.A.T.I.A.', il était une fois des truands juifs dans le Lower Est Side new-yorkais au début du siècle dernier, il était une fois la caméra de Sergio Leone, il était une fois la musique d'Ennio Morricone, bien sûr il y avait De Niro mais aussi Tuesday Weld, et aujourd'hui, tu as l'imagination d'un petit belge qui brasse Calexico, David Byrne, les Strokes, les Only Ones, le Velvet, les nappes de synthé et des choeurs célestes.

Anne Wiazemsky et Jean-Luc Godard, ça donne 'Le Redoutable' , bien sûr tu peux toujours prétendre qu'il s'agit d'un sous-marin nucléaire et que Indochine aurait pu écrire une suite à Bob Morane, mais Henri n'est pas Jules et puis ce morceau est redoutablement rock.

C'était un homme solitaire, il avait vécu un drame, la vie lui était devenu insupportable, toute la tragédie du film ' A single man' se retrouve dans l'adaptation sonore proposée au final du disque.

Comme pour toute pièce symphonique qui se respecte, il y une conclusion, c'est au 'Casino' que The Bukowskies nous invitent, pas pour y acheter trois radis, une andouillette et un litron de mauvais rouge, au Casino de Martin Scorsese.

Et quand tu vois le mot fin et le générique, tu appuies sur la touche REPLAY car quelques finesses t'avaient échappé.


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