Printemps arabes : leçon de négociation ?

Publié le 24 avril 2019 par Christophefaurie
Je cite une étude qui s'étonne des printemps arabes. Pourquoi l'Occident a-t-il lâché des régimes qu'il avait soutenus pendant des décennies, alors qu'ils n'avaient rien fait de neuf ?
La raison est peut-être évidente : l'URSS. L'URSS disparue, ces régimes ne servaient plus à rien. Et ils avaient deux vices : leurs valeurs n'étaient pas occidentales ; ils refusaient le marché. On dit parfois que l'Amérique a soutenu des dictatures, mais elle l'a fait à contre-coeur ? Ce n'était pas dans sa nature ?
Cette histoire illustre les théorie de négociation en situation de conflit de Thomas Schelling, économiste. Les dictateurs pensaient qu'ils étaient utiles à l'Occident : ils étaient un rempart contre l'islamisme (ou nom plus adapté). Ils se croyaient donc inattaquables. Mais un tel atout n'est utile, dit T. Schelling, que lorsqu'il est perçu. Or, les élites, farcies d'utopies, qui dirigent l'Occident ne le voyaient pas. D'où la tactique de M.Assad : il a utilisé ce que W. Ury appelle le "non pédagogique". Il a vidé ses prisons de leurs terroristes pour que l'Occident apprenne par l'expérience qu'il avait plus à gagner en jouant avec lui que contre lui. Celui qui remporte une négociation conflictuelle est celui qui est prêt à se suicider.