La logeuse, Fédor Dostoïevski… objectif pal d’avril

Par Antigone

J’ai découvert Dostoïevski en fin de collège avec Les frères Karamazov et Crimes et châtiments. C’était le temps où je trouvais des trésors dans la bibliothèque familiale. A cette époque, j’ai également lu Le bruit et la fureur de Faulkner par exemple… Ce sont des lectures très marquantes pour un jeune esprit. Et avec Dostoïevski j’ai découvert justement combien les chemins tumultueux de l’esprit pouvaient constituer un sujet passionnant mais également un poil oppressant en littérature. J’ai acheté ce récit, La logeuse, lors d’une rencontre avec le traducteur André Markowicz, à laquelle j’ai assisté en 2007 (au tout début de mon blog, qui existait alors sur la plateforme blog4ever). La rencontre avait été très intéressante mais j’avais été toute intimidée alors de faire dédicacer ce titre, très impressionnée par l’intelligence et la culture de l’intervenant. Cette grosse nouvelle, que j’ai enfin ouverte ce mois-ci (12 ans plus tard), est présentée en quatrième de couverture comme une oeuvre de jeunesse. On y retrouve les thèmes favoris de l’auteur : la jeunesse, la pauvreté, l’isolement, une sensibilité exacerbée, les tourments d’une âme torturée par une obsession qui finit par devenir maladive. Le héros de cette histoire, un jeune étudiant en sciences, tombe en effet follement amoureux d’une jeune femme rencontrée à l’église. Elle est d’une beauté renversante mais semble tourmentée par un chagrin immense et est constamment accompagnée par un vieillard au regard suspicieux, qui s’avère être son mari. Le jeune homme, à la recherche d’un logement, et plein d’audace, leur suggère de le prendre comme locataire, ce qu’ils acceptent, la jeune femme avec engouement, et le vieillard avec réticence. Mais la maladie s’invite, semblant exacerber les esprits de chacun. La logeuse s’occupe des deux hommes avec effervescence et raconte son histoire, ses remords, révèle son attrait pour son locataire, mais aussi combien elle est liée au vieil homme. Et il ne serait pas faux de dire que les émotions sont fortement exagérées dans ce court récit où dominent la fièvre et une certaine atmosphère mystique des plus sombres. Je ne suis pas certaine d’avoir particulièrement aimé cela, ni le flou qui reste autour du lien inexplicable qui unit la jeune femme à un vieillard qui semble avoir par ailleurs détruit sa famille. Mais cette lecture, dont je ressors dubitative, ne m’empêchera pas de continuer à lire ces romans russes, parfois surprenants, dont je suis en général très friande.

Editions Babel – août 2000

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

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