Titre : L’atelier Mastodonte, T6
Scénaristes : Fabien Toulmé, Mathilde Domecq, Pascal Jousselin, Lewis Trondheim, Alfred, Dorothée De Monfreid, Jérôme Jouvray, Nicoby, Obion, Benoît Feroumont, Nob
Dessinateurs : Fabien Toulmé, Mathilde Domecq, Pascal Jousselin, Lewis Trondheim, Alfred, Dorothée De Monfreid, Jérôme Jouvray, Nicoby, Obion, Benoît Feroumont, Nob
Parution : Janvier 2019
L’atelier Mastodonte est une série au concept original. En effet, elle est le fruit de la collaboration de plus d’une dizaine d’auteurs. A travers une succession d’anecdotes, ils nous content le quotidien d’un atelier de travail et de création auxquels ils appartiennent tous. Ce lieu est, à mes yeux, un petit cousin des bureaux dans lesquels Gaston Lagaffe exploitait ses nombreux talents sous la plume de Franquin. Le fait que cet atelier soit chapeauté par le directeur de Spirou accentue cette parenté.
Une grande variété d’univers humoristiques.
Le tome que j’évoque aujourd’hui est le sixième de la série. Il s’agit du dernier opus paru en librairie. La couverture, dessinée par Lewis Trondheim, nous présente le groupe d’auteurs en train de dessiner frénétiquement sur une table de restaurant au grand désarroi des serveurs qui ne peuvent déposer leurs plats. Cet ouvrage édité dans un format à l’italienne est écrit collectivement par onze auteurs. Je ne connaissais pas la plupart d’entre eux avant de découvrir cet atelier pas comme les autres. En effet, seuls Trondheim et Jouvray avaient déjà alimenté mes lectures bédéphiles.
L’album se compose d’environ deux cents pages. Chacune comporte un gag qui peut se lire indépendamment des autres. Les auteurs s’emparent de manière aléatoire d’une page offrant ainsi une lecture ressemblant à une grande mosaïque graphique. La structure du bouquin permet à la fois de le lire d’une traite ou plutôt de le picorer à l’envie au gré du temps. Bien que chaque planche puisse se lire seule, il est intéressant de les lire dans l’ordre d’écriture. En effet, un fil conducteur accompagne le déroulé et certaines histoires ou anecdotes répondent à une autre évoquée précédemment.
Une grande diversité d’auteurs implique une grande variété d’univers humoristiques. Logiquement, je suis davantage sensible à certains qu’à d’autres. J’ai bien ri en découvrant les scènes nées de l’imagination de Trondheim, Obion ou Nob. Par contre, j’ai moins souri devant les planches de Monfray par exemple. Je ne remets pas à cause le talent des uns ou des autre mais disons qu’on ne peut pas tout aimer ! Malgré tout l’enchainement effréné des histoires et l’alternance permanence des styles permet à l’ensemble d’être harmonieux et d’offrir ainsi un moment de lecture divertissant et agréable.
La diversité ne se retrouve pas uniquement dans le ton humoristique ou les ficelles narratives utilisées. Elle se trouve également dans le style graphique. Chaque auteur arrive avec son trait et son univers. Malgré la grande différence entre les uns et les autres, à aucun moment je n’ai eu le sentiment de découvrir quelque chose de brouillon ou de désagréable. Le ton général et coloré de chaque page facilite la création d’un ensemble harmonieux.
Pour conclure, cet épisode de L’atelier Mastodonte s’inscrit pleinement dans la lignée de la série. Elle ravira les lecteurs familiers des lieux et pourra séduire les nouveaux venus. Le seul réel bémol de l’album est le sentiment qu’il s’agit du dernier opus de la saga. En effet, les dernières pages semblent être sans équivoque. L’atelier ferme ses portes… Je croise les doigts en espérant en retournement de situation…