Qui vient vous voir ?
On vient quand on a des douleurs, au genou, au pied, etc. et que l’on a tout essayé ! On commence par la pharmacie de la maison. Puis on va chez le médecin. Puis on passe aux médecines douces. Parfois aux rebouteux. Il y a aussi ceux qui ne veulent pas voir le médecin et qui attendent, et qui constatent que la douleur ne passe pas. Du coup, la première séance est très longue. Je dois savoir par où ils sont passés. Je leur demande leur dossier médical, en particulier toutes leurs IRM et leurs radios. Je leur explique que s’il n’y a pas une amélioration significative en trois séances, ils doivent chercher un autre moyen de se soulager. Quand une personne est satisfaite, elle en parle autour d’elle. Arrivent alors sa famille et ses amis.
Il y a des personnes âgées, qui ont des douleurs arthrosiques, qui ne peuvent pas tourner la tête, qui ont des douleurs aux genoux, etc. ; il y a les maux de dos de l’informaticien ; il y a le commercial qui fait des kilomètres en voiture ; il y a les enfants dont les parents veulent s’assurer que tout fonctionne bien ; je vois aussi de plus en plus de nourrissons. Il y a aussi les sportifs de haut niveau. Souvent, ils ont entendu parler dans leur milieu professionnel, généralement à l’étranger, d’une technique méconnue en France, par exemple l’A.R.T., et ils cherchent un spécialiste. Ils sont prêts à de longs déplacements pour une séance.
Un exemple d’intervention ?
Mon premier patient. Il avait une sciatique, depuis des années, dont il n’arrivait pas à se débarrasser. J’ai agi sur ce qui comprimait le nerf sciatique à ses points de passage. On étire les vertèbres, les disques reprennent leur place. Dès la deuxième fois, il se sentait beaucoup mieux. Depuis, il revient me voir tous les ans ou tous les deux ans.
Mes satisfactions ? Quand quelqu’un qui a super mal au dos et ne peut pas se pencher, arrive presque à se toucher les pieds en fin de séance. Ou lorsqu’une personne qui ne parvenait plus à tourner la tête au stop, y arrive !
Quels sont les principes de la chiropraxie ?
C’est une thérapie manuelle. Elle traite les troubles de l’appareil locomoteur et de leurs conséquences. Elle s’applique à des tendinites, lumbagos, etc. Elle est bien moins connue en France qu’à l’étranger.
La chiropraxie c’est le triangle « Philosophie, art et science ». La philosophie, c’est le corps dans sa globalité. A l’envers de ce qui se pratique dans la médecine, qui devient de plus en plus spécialisée. L’art, c’est celui du « bon geste ». La science, c’est l’étude du corps humain et de son fonctionnement. Le diplôme demande cinq ans d’études. Et chaque année je me forme à de nouvelles techniques.
La société actuelle a-t-elle des maux particuliers ?
Les gens sont de plus en plus stressés et il y a la mauvaise position informatique.
Je vois beaucoup d’informaticiens. Mais tout le monde passe de plus en plus de temps penché sur un écran, smartphone, console de jeu ou autre. La posture est mauvaise. La tête part vers l’avant. Les épaules se replient. Cela tire sur les muscles, qui compensent, sur les cervicales. La douleur passe, puis revient. Elle s’installe constamment. On a vraiment mal. L’amplitude de mouvement est limitée. Certaines personnes ont des migraines. On prend des anti inflammatoires, puis on se tourne vers les médecines douces. Je les décoince et je leur donne des exercices et quelques conseils pour mieux se positionner devant l’ordinateur. Mon objectif est qu’ils viennent le moins souvent possible.
Quant au stress, il touche tout le monde. Secrétaire, cadre, etc. Cela peut être, par exemple, une femme dont le mari est à l’étranger, et qui doit tout gérer toute seule, s’occuper de deux grands enfants, fait beaucoup de voiture, a un patron difficile…
Quant aux chefs d’entreprise, ils souffrent souvent de lombalgies. Cela vient peut-être de ce que, à Brive, il y a beaucoup d’anciens rugbymen, et qu’ils ne font plus de sport, qu’ils mettent beaucoup la main à la pâte, dans leur entreprise. Et ils font beaucoup de voiture.
La chiropraxie : la thérapie pour une époque coincée ?