Macron, la tentation totalitaire

Publié le 22 avril 2019 par Despasperdus

En ce week-end pascal, à l'occasion du énième acte des gilets jaunes, la répression macronienne est montée d'un cran.

La police du start up pouvoir a arrêté des journalistes au motif, par exemple, que l'un d'eux, Gaspard Glanz, aurait commis le crime de "faire un doigt" devant des représentants des forces de l'ordre... Garde à vue de 48 heures et passage exprès devant un juge, à l'instar de bien des citoyens anonymes, gilets jaunes ou simples passants raflés. Il ne faut pas oublier non plus ceux qui sont mis "préventivement" en garde à vue alors qu'ils tentent de rejoindre une manifestation, en d'autres termes, des présumés préventivement coupables aux yeux de Castaner parce qu'ils veulent manifester leur opposition au macronisme.

La répression sévit désormais à tous les étages, hormis à celui de l'oligarchie qui fraude et s'évade fiscalement tranquillou, et en même temps, ses membres les plus riches, sous les applaudissements médiatiques, tentent de passer pour de généreux et désintéressés donateurs pour sauver Notre-Dame. Devant le spectacle de cette course de l'oligarque qui fera le plus gros don, il n'est pas inutile de rappeler que si une bonne partie de l'oligarchie ne pratiquait pas l'optimisation, la fraude et l'évasion fiscale, les caisses de l'Etat seraient plus riches de 100 milliards d'euros par an, et ce faisant, la macronie et ses complices ne pourraient plus justifier la réduction de nos droits sociaux, la destruction des services publics et la privatisation des biens communs.

La répression s'abat donc en plein jour, et devant les caméras citoyennes, sur des journalistes indépendants qui représentent une anomalie dans un système médiatique, verrouillé et contrôlé par l'oligarchie, dont les éditocrates et les intellectuels organiques relayent avec zèle la communication du pouvoir et censurent les informations susceptibles de lui être défavorables.

Ainsi, ces médias qui ne cessent de dénoncer les violences des gilets jaunes ont attendu plus de deux mois pour évoquer la violence disproportionnée des forces dites de l'ordre et les manquements aux règles qui régissent le maintien de l'ordre. Il a fallu des dizaines de manifestants estropiés à vie avec des blessures de guerre, le travail inlassable du journaliste indépendant David Dufresne et les réseaux sociaux pour briser l'assourdissant silence médiatique.

Aussi, combien faudra-t-il de journalistes arrêtés pour que les éditocrates de ces médias du CAC 40 [1] fassent preuve d'un minimum de solidarité ? Parce qu'évidemment, même le plus borné des castors qui sévit sur nos écrans plats ou à la radio a conscience qu'un pouvoir qui embastille des journalistes ne fait pas vivre la démocratie mais protège les intérêts d'une caste. Et qu'un jour, son tour passera parce que lui-même ne sera plus suffisamment complaisant aux yeux du pouvoir...

Combien de temps donc désinformeront-ils encore pour empêcher que la majorité du peuple bascule dans l'opposition à cette politique qui réduit à la portion plus que congrue nos droits et nos libertés ? Travaillent-ils désormais pour installer l'extrême droite relookée façon Rassemblement National ?

Combien de temps ces chiens de garde continueront-ils de nier la dérive autoritaire du macronisme, aussi bien législative que répressive pour étendre les privilèges d'une caste oligarchique qui a toujours su, en tous temps et en tous lieux, s’accommoder du repli nationaliste, du racisme d'Etat et du fascisme de l'extrême droite.

Une dérive vers un pouvoir totalitaire.

Idéologiquement, le macronisme affirme détenir la vérité et son projet est extrême, puisqu'il nie toute alternative. Il n'y aurait donc pas d'autre politique possible pour le pays que de réduire les retraités à la misère, de faire travailler plus et plus longtemps les actifs, de réduire les droits des travailleurs et des assurés sociaux, de casser l'école publique et l'hôpital public, de pratiquer la sélection par l'argent, d'imposer aux chômeurs le travail quasiment gratuit et obligatoire et de vendre aux multinationales les biens communs !

Politiquement, la seule réponse du macronisme est la répression de tout mouvement d'opposition, au motif que lui seul a reçu l’onction démocratique, quand bien même il a bénéficié de circonstances très très particulières (financement douteux et soutien unanime du système médiatique) et fut fort mal élu (environ 10 % du corps électoral).

Aussi, le macronisme ne peut que dériver dans la surenchère autoritaire... et, il n'y a, me semble-t-il, que deux issues :

Soit Macron ne dévie pas et, alors, il employera les méthodes du fascisme néolibéral de papa Pinochet et de maman Thatcher pour briser toute opposition à sa politique de casse et d'injustice sociale. Soit il sera chassé de l'Elysée par les urnes ou par la révolution.

Note

[1] sorte d'élite journalistique ou plutôt quelques journalistes surpayés sortis du lot en raison de leur soumission et de leur conformisme