Une catastrophe qui nous a sidérés, mais aujourd'hui n'en fait-on pas un peu trop ?
Bien sûr Lundi soir nous étions tous stupéfaits. En moins d’une heure, Notre-Dame qui flambe et sa flèche qui s’écroule dans le brasier. Elle qui était passée entre toutes les gouttes de notre Histoire. Consternation. Bien sûr que pour les catholiques, c’est un choc d’autant plus fort que l’on est en pleine semaine sainte. D’où les messes, les cloches qui sonnent à l’unisson, c’est bien normal. Et même d’une autre religion, même non croyant, même athée on peut s’y associer par sympathie. Bien sûr qu’il faut la reconstruire : Paris sans Notre-Dame, ce serait comme la France sans Notre-Dame, l’Europe sans Notre-Dame. Le skyline de la capitale n’est plus le même, sans cette flèche, ça fait bizarre.Bien sûr qu’on ne va pas cracher ni sur les dons ni sur les donateurs, qui se sont bousculés pour financer la reconstruction. « Privilège de l’homme blanc » comme le dit –l’excellent- Pierre Haski sur France Inter ? Opération de com’ pour milliardaires qui pratiquent l’optimisation fiscale ? « 1 milliard d’un claquement de doigt » alors que des milliers de SDF dorment dans nos rues, et qu’ils sont de plus en plus nombreux malgré les promesses électorales de l’actuel Président ? N’est-ce pas tout mélanger ? Dans ce cas-là pourquoi entretenir Versailles ? Pourquoi restaurer Angkor ? Pourquoi avoir sauvé Abou Simbel en Egypte ? Que Pinault ou Arnaud soient mécènes, ça choque mais pas Bill Gates et Waren Buffet ? Notre-Dame sera reconstruite. L’émotion est là, l’argent est là. Mais toutes ces émissions spéciales, ce défilé de personnalités ou non qui se découvrent tous des âmes de Paul Claudel (Oui l’auteur du « Soulier de satin », celui qui trouva la foi à Notre-Dame en 1886 « en un instant mon cœur fût touché et je crus »près du second pilier à l'entrée du choeur à droite). Et qui tous se remettent à Victor Hugo. Le livre ou la comédie musicale. On commence à saturer. Alors Notre-Dame, oui … mais pas trop !