Jouer sur l’intérêt des gens pour les remises, réductions ou discounts, une manière comme une autre de sensibiliser et mobiliser les populations au recyclage.
De nombreuses initiatives voient le jour et amènent au tri avec des incitations diverses.
A Pékin en Chine
Déjà, dès la fin 2012, les voyageurs pékinois pouvaient créditer des bons de réduction sur leurs titres de transport en introduisant leurs bouteilles plastique dans des collecteurs compacteurs.
A l’époque, il fallait 20 bouteilles pour obtenir un titre de transport gratuit.
A Istambul en Turquie
Depuis quelques mois, on peut régler son ticket de métro moyennant des bouteilles plastique format 50 cl ou des canettes en aluminium. Une initiative pour sensibiliser les voyageurs au recyclage.
Le premier automate a été installé par la municipalité dans la station Malask, une centaine d’autres devraient faire leur apparition sur le réseau.
La machine écrase et compacte les déchets qui lui sont remis.
A titre indicatif, un ticket de métro coûte 2.60 livres turques, une bouteille ou canette donne droit à 9 centimes soit 0.15 €uros.
Ce style de collecteurs se généralise un peu partout dans le monde avec des offres différentes.
Des remises sur les tickets de stationnement
A Leeds en Angleterre, le parking Citipark du centre commercial Merrion, à lancé pendant le mois d’octobre dernier une opération invitant les automobilistes à rapporter leurs bouteilles plastique de 50 cl ou plus contre une réduction de 20 pence par bouteille sur leur frais de stationnement.
Une fois la bouteille introduire dans un automate, le client se voyait délivrer en échange des remises. Il n’y avait pas de limite à la quantité de bouteilles que l’on pouvait ainsi rapporter et donc certains conducteurs ont pu stationner gratuitement sur ce parking toute la journée.
Charlotte-Daisy Ziff , la gérante du parking considère que tout le monde a un rôle à jouer pour la protection de l’environnement.
Des places de cinéma…..
La ville de Sydney a installé plusieurs automates dans le cadre d’une opération intitulée « Cash for Containers » pour inciter la population à déposer leur bouteilles ou canettes plutôt que de les jeter dans la rue, dans la nature ou sur la plage. La machine peut compacter sur place 2 à 3 milles bouteilles ou canettes
Les citoyens ainsi sensibilisés à ce problème environnemental peuvent choisir le type de récompense: des espèces ou des réductions sur des titres de transport. Ces machines permettent également de gagner des tickets de cinéma, des réductions dans des restaurants ou la possibilité de faire don de son gain pour soutenir Clean Up Australia pour des actions écologiques.
Des réductions sur les entrées de parcs d’attraction
L’an dernier, 4 parcs d’attraction anglais, Alton Towers, Thorpe Park, Chessington World of Adventures et Legoland ont proposé des billets d’entrée à moitié prix en contrepartie de bouteilles plastique usagées de 50 cl. Des distributeurs automatiques ont été mis à disposition des visiteurs à l’entrée des sites.
Selon une étude de Coca Cola, 64% des Britanniques recycleraient davantage s'ils étaient récompensés pour trier leurs déchets. Seulement 43 % des bouteilles plastique vendues chaque année sont recyclées. Il y a urgence.
Jon Woods, directeur général de Coca-Cola UK et Ireland, responsable de l’initiative motive l’idée: « Nous souhaitons récompenser les personnes qui ont fait le bon choix en recyclant leurs bouteilles et espérons encourager certaines personnes qui ne l'auraient pas fait ».
Des bons d’achat Lagos Nigéria
A Lagos, ville de 20 millions d’habitants, seulement 40% des déchets ménagers sont collectés et 13% recyclés –chiffres de 2012.
Dans les bidonvilles de Lagos, il n’y a pas de collecte formelle des déchets et cela engendre toutes sortes de dangers tant sanitaires (malaria, choléra, dysenterie, intoxication ...) qu’écologiques (eaux stagnantes, inondations, pollution des sols...).
La start-up Wecycler invite les foyers de ces quartiers à leur apporter leurs déchets pour qu’ils soient triés puis vendus aux entreprises de recyclage locales.
Afin de motiver les habitants, Wecycler leur donne des points pour les déchets rapportés en fonction du type de déchets et de leur quantité. Ces points sont convertis en espèces offrant ainsi un revenu leur permettant de s’acheter nourriture, biens de consommation…
A titre indicatif: 10 points pour 1 kilo de bouteilles plastique PET
20 points pour 1 kilo de canettes en aluminium
1 point par kilo de tout autres matières
Un point valant 1 naira, soit 25 centimes d’€uro.
Les points peuvent être convertis en espèces trois fois dans l’année,en avril août et décembre.
Wecycler a ainsi mis une structure de collecte des déchets peu coûteuse, sensibilisé aux enjeux environnementaux, en dépolluant des lieux de vie et permettant aux habitants des bidonvilles aux faibles revenus de vendre leurs déchets. C’est du gagnant-gagnant
Dans les pays où il n’existe quasiment pas de collecte formelle des ordures, ce style de démarche est censé il permet une prise de conscience et il donne un coup de pouce au pouvoir d’achat souvent très faible.
Par contre, on est quand même en droit de se demander si les populations des pays développés ont vraiment besoin de ce genre d’incitations alors que l’on sait pertinemment que notre planète est en danger.
On a pléthore d’ informations pour nous alerter des dangers: réchauffement climatique, pollutions diverses, disparition d’espèces animales et végétales.
On le sait, il n’y a pas de planète B.
Il faut croire que nous n’avons toujours pas développé l’instinct de survie ni pour nous, ni pour les générations futures:
Et pourtant!
Il y a de nombreuses initiatives pour dépolluer par des volontaires qui n’ont pour seule récompense la satisfaction d’avoir agit pour la planète
Le Plogging qui consiste à faire du jogging et à ramasser toutes les ordures sur sa route.
Le Trash Challenge qui consiste à nettoyer un endroit couvert de détritus et à poster le avant/après sur les réseaux sociaux.
Et tous ces anonymes qui ramassent les détritus trouvés sur leur chemin ou sur les plages….
Mais si l’appât du gain peut servir la cause environnementale, alors, convenons le, c’est toujours ça de pris!
Qu'en pensez-vous?