C’est un jeu de dupes car si un décret va mettre fin à l’existence de l’ENA telle que nous la connaissons, elle sera rapidement remplacé par une nouvelle structure. Celle-ci, certainement, fonctionnera différemment, mais le principe d’une formation spécifique pour les membres de la Haute Administration existera toujours. Et, quoi qu’on fasse, elle comptera toujours plus d’élèves issus de la bourgeoisie et haute bourgeoisie que du menu peuple. Ce phénomène n’est pas dû à l’ENA, il est dû aux échelons inférieurs : la famille, l’éducation, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée. Vous prenez un élève méritant et volontaire d’une famille d’ouvriers, lui permettez de faire ses études dans de bons établissements, il pourra intégrer l’ENA ; vous prenez un fils de bourgeois, de haut cadre ou de noble, le formez dans certains de nos collèges et lycées, et il sera incapable de réussir el concours d’entrée à l’ENA.
Mais les Gilets Jaunes voulaient la suppression de l’ENA, ils l’auront.
Une formation de qualité sera dispensée à nos futurs hauts fonctionnaires par un autre moyen.Si tans d’anciens élèves de l’ENA peuplent les états-majors de grande entreprises, c’est un peu grâce à leur réseau, à leur carnet d’adresses, mais c’est aussi grâce à la qualité et à l’efficience de leur formation.