Après une fin 2018 difficile sur les marchés de capitaux, l’année 2019 a commencé sous les meilleures auspices grâce aux progrès réalisés dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Les résultats solides des entreprises et les positions conciliantes de la Fed et de la BCE participent également à cette tendance. Cependant, les marchés des introductions en bourse (Initial Public Offering, IPO) et des levées secondaires (Further Offerings, FO) pâtissent de faibles résultats au premier trimestre. L’ombre des incertitudes géopolitiques à l’instar du Brexit et du shutdown historique aux Etats-Unis, incite à la prudence.
Au premier trimestre 2019, les fonds levés par les IPO dans le monde ont chuté de 64 %, de même que leur nombre, en baisse de 41 %, par rapport à la période correspondante de 2018. Au total, 173 IPO ont permis de lever 19,1 milliards de dollars, contre 291 IPO pour 52,3 milliards de dollars et 339 IPO pour 37,9 milliards de dollars aux mêmes périodes en 2018 et 2017, respectivement. Le marché des levées secondaires n’a également pas été épargné en termes de valeur (-34 %) et de volume (-29 %). Au total, 602 FO ont permis de lever 94,7 milliards de dollars au premier trimestre 2019, contre 845 FO pour 143,3 milliards de dollars et 921 FO pour 168,3 milliards de dollars aux mêmes périodes en 2018 et 2017, respectivement.
Pour ce qui est de la répartition géographique de l’activité des IPO au premier trimestre 2019, le continent américain occupe la première place en termes de valeur (51 % des fonds levés, soit 9,8 milliards de dollars, et 24 % des opérations, soit 42), tandis que l’Asie-Pacifique se taille la part du lion en termes de volume (43 % des fonds levés, soit 8,3 milliards de dollars, et 66 % des opérations, soit 115). L’activité du marché des levées secondaires est, quant à elle, essentiellement concentrée dans les Amériques. Le continent compte pour 52 % des fonds levés (49,5 milliards de dollars) et 46 % du volume des FO (275 opérations). Il est suivi, en termes de valeur, par la région EMEA (24 %, soit 23,2 milliards de dollars) et par l’Asie-Pacifique (23 %, soit 22,1 milliards de dollars). En termes de volume, à l’inverse, l’Asie-Pacifique se classe deuxième (29 % avec 173 opérations) suivie par l’EMEA (26 % avec 155 opérations).
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Dans la région EMEA, la baisse de l’activité des IPO a été encore plus marquée. La région représente seulement 5 % des fonds levés (933 millions de dollars) et 9 % du volume des IPO (16 opérations). Les fonds levés ont chuté de 95 % tandis que le volume d’opérations a diminué de 74 % par rapport au premier trimestre 2018. En d’autres termes, 16 IPO ont permis de lever 933 millions de dollars, contre 61 IPO pour 17,4 milliards de dollars et 60 IPO pour 6,5 milliards de dollars aux premiers trimestres 2017 et 2018 respectivement. Au premier trimestre 2019, une seule IPO soutenue par des sociétés de capital-risque a eu lieu dans la région EMEA, à savoir le prestataire de services de solutions pour machines industrielles Arcure sur Euronext Growth à Paris. Elle a représenté 1 % (9 millions de dollars) des levées de fond régionales et 6 % du volume des IPO dans la région.
Les facteurs à l’origine de la volatilité accrue à la fin de 2018 et de la prudence persistante en 2019 n’ont pas disparu. Les investisseurs resteront donc plus sélectifs. Toutefois, il existe différentes perspectives pouvant générer un regain d’optimisme. En particulier Uber et Pinterest qui ont déjà effectué leurs démarches, et AirBnb, GE Healthcare et O2 qui ont manifesté leur intérêt à entrer en bourse, pour n’en nommer que quelques-uns.
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L’ensemble des économies régionales affichant encore des fondements relativement solides, c’est l’effet des incertitudes géopolitiques qui déterminera les évolutions. Les performances sur le continent américain devraient demeurer élevées. L’économie des Etats-Unis monte en puissance et de nombreuses entreprises s’apprêtent à faire leur entrée en bourse en 2019. Au Brésil, une vague de privatisations devrait soutenir les marchés. L’activité en Asie-Pacifique est affectée par l’impact continu du durcissement de la surveillance réglementaire et du désendettement financier en Chine. Néanmoins, la fin de la guerre commerciale pourrait propulser les performances à de nouveaux sommets. Enfin, le facteur de risque le plus important pour l’activité de l’EMEA restera l’instabilité géopolitique persistante, les fondements économiques montrent déjà des signes d’affaiblissement et les incertitudes liées au Brexit ne favorisent pas le redémarrage » explique Philippe Kubisa, Associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC France.