Les oreilles ne peuvent pas parler, les lèvres ne peuvent pas entendre, mais les yeux peuvent à la fois exprimer et percevoir. Pour nous humains, cette double fonction fait de notre regard un outil remarquable d’interaction sociale. Nos yeux sont aussi la première caractéristique du visage qui attire l’attention et fait l’attractivité et la beauté. Cependant, au fil du temps, notre regard vieillit aussi et se creuse. Les paupières supérieures tombent et des poches sous les yeux apparaissent sur les paupières inférieures. La « nouvelle » blépharoplastie, dite « de comblement ou d’addition », permet de restaurer les volumes et de rajeunir le regard de manière naturelle et durable, et sans effets indésirables sévères.
Les changements qui affectent les paupières avec l’âge sont bien documentés (1) qu’ils soient spécifiques, ou similaires à ceux qui surviennent sur le reste du visage. Parmi ces signes du vieillissement, on citera l’atrophie progressive des tissus ; l’apparition de plis cutanés et de rides ; une perte de soutien des muscles qui peut entraîner un prolapsus de la graisse, une malposition de la paupière, une blépharoptose (paralysie du muscle releveur de la paupière supérieure) et des larmoiements ; un relâchement de la paupière inférieure qui peine à retrouver sa position anatomique normale ; une réduction de la graisse orbitale qui amène les yeux à s'enfoncer (œil creux) ; une descente du sourcil (ptosis) ; un approfondissement des lignes d'expression, en particulier au niveau de l’extérieur des paupières («pattes d'oie»)…Outre leur impact sur l’esthétique, l’image de soi et la qualité de vie, ces changements liés à l’âge peuvent nuire à la vision et causer une fatigue voire des maladies oculaires. La chirurgie des paupières ou blépharoplastie permet de corriger ces problèmes et de rajeunir le regard.
Un virage à 180° dans le rajeunissement du regard : la blépharoplastie a considérablement évolué depuis les premières techniques « rudimentaires » basées sur l'excision cutanée uniquement. Alors qu’à première vue, des paupières âgées semblent souffrir d’un excès de peau, de muscles et de graisse, les premières procédures consistaient à exciser, de manière parfois agressive, des quantités variables de tissus pour atténuer la ptôse des paupières et tenter de redonner un aspect plus lisse et plus esthétique. Le résultat de cette blépharoplastie réductrice était le plus souvent celui d’un « œil creux », avec un pli haut des paupières supérieures (pli palpébral) et une plate-forme tarsienne inférieure trop visible. Cette intervention venait finalement avec le temps, accentuer les signes d’un vieillissement normal, allant à l’encontre de l’objectif, la restauration de la jeunesse du regard (2). Certains chirurgiens ont alors pris en compte la perte de volume comme une composante essentielle du vieillissement des paupières, et ont considéré le regard dans sa globalité esthétique : il s’agissait de veiller aussi au continuum entre le sourcil et la paupière supérieure, entre la paupière inférieure et la joue (3). La blépharoplastie d’addition était née, mettant a contrario de la blépharoplastie classique, l’accent sur des adjonctions de graisse (lipofilling) et devenant la nouvelle norme pour les chirurgiens oculoplastiques modernes.
Une intervention rapide et sans danger : la blépharoplastie d’addition se déroule au bloc opératoire sous anesthésie locale ou générale, donc sans douleur pour le patient. Au-delà de l’injection de la propre graisse du patient, différentes techniques (blépharoplastie laser transconjonctivale, lipostructure du cerne, suspension musculaire (lifting sous-palpébral), résection latérale…) peuvent venir améliorer encore les résultats de la procédure. Ces techniques (2) sont rapides, peu invasives, faciles à intégrer à partir d’une procédure de chirurgie de blépharoplastie standard et généralement sans complications, sous condition d’être réalisées par un chirurgien plastique spécialisé, formé et expérimenté. Les suites post-opératoires se limitent généralement à un gonflement paupières et à des œdèmes transitoires. Trois semaines plus tard, les premiers résultats sont déjà visibles pour un résultat définitif environ 2 mois après l’intervention.
Le chirurgien des paupières dispose ainsi aujourd’hui d’options « simples » pour améliorer encore les résultats chirurgicaux. Il reste donc au patient d’opter pour le bon praticien, à la fois ophtalmologiste et chirurgien oculoplastique.
Biblio :
- Postgraduate Medical Journal 2006 doi: 10.1136/pgmj.2005.040857 Ageing changes in the eye
- Master Techniques in Facial Rejuvenation 2018 Minimally Invasive Complementary Adjuncts to Upper Blepharoplasty Chapter 10 10.1016/B978-0-323-35876-7.00010-8 Minimally Invasive Complementary Adjuncts to Upper Blepharoplasty
- Annales de Chirurgie Plastique Esthétique DOI : 10.1016/j.anplas.2004.03.013 The retro-orbicularis oculus fat (ROOF) or Charpy's fat pad. Descriptive and functional anatomy. Surgical concepts applied to the design of a frontotemporal lift procedure