Paul Bancell (voix et guitare), Chris Samuels (synthé, samples, boîte à rythme) et Ben Saginaw (basse) viennent de Détroit, ville musicale de premier plan dans les années 80 et 90 – mais dont l’aura perdure toujours.
À ma première écoute de ce quatrième album du trio, je ne peux m’empêcher de trouver une similarité entre la voix de Bancell et celle de Mark Renner dont je vous parlais il y a quelques mois à l’occasion de la sortie de Few Traces, album compilant des chansons justement enregistrées dans les années 80. La voix, mais aussi la musique.
Car, bien entendu, la musique dite industrielle est née au cœur des années 80 (écoutez, par exemple, Black Celebration de Depeche Mode,, ou le premier album de Nine Inch Nails…). De plus, il y a quelque chose d’assez grandiloquent dans cette musique qui semble tout droit sortie de la bande originale d’un film. Oui, j’imaginerais très bien « Alone together » ou « Thought talk » dans, pourquoi pas, un western !
D’autres parallèles tendront plus aisément vers Joy Division (« Mother of the dead »), même si avec une lumière bienveillante qui était rare chez le groupe anglais.À partir de « Love cuts » et « The offering », on se sent éloignés des années 80, la productions s’accélère et les sonorités sont davantage électroniques ou techno qu’industrielles. « Devoured tendency » et « I can hear your tears » résonnent très Depeche Mode, le chant de Gahan en moins : Ritual Howls sont plus froids, presque à la Rammstein.
Le final « All I’ve known » réussit un mix parfait entre les années 80 et les années 10, et je me rends à l’évidence : la première écoute de Rendored Armor n’a pas été évidente, pourtant, chacune des huit chansons se révèlent petit à petit, grâce à un savant mélange d’ambiances qui nous troublent parfois, nous rassurent souvent.
(in heepro.wordpress.com, le 18/04/2019)
Publicités