Patrick Chamoiseau poursuit son cheminement avec Édouard Glissant. « J’ai imaginé qu’Édouard Glissant m’avait appelé », écrit-il en quatrième de couverture. On ne peut aborder la question des migrations actuelles sans parler de la « barbarie nouvelle », celle qui uniformise le monde sous le nom de mondialisation, qui défend le principe du profit maximal, et son corollaire : la misère et le rejet des autres. Mais il n’y a pas de frontières, les Européens le savent bien, eux qui sont allés conquérir le monde et de la pire des manières : en l’asservissant. Rejeter les migrants, c’est refuser de voir en eux des humains, c’est-à-dire d’autres nous-mêmes. Il faut faire sauter le verrou du « Marché » et entrer dans « l’Ouvert ». Faire vivre la mondialité, l’échange de la Relation. Certes, « les murs sont en nous », « la victime est en nous et le bourreau aussi ». Mais dans la nuit parfois on peut voir des lucioles. Et c’est avec une déclaration des poètes que Patrick Chamoiseau engage la suite de ce livre.