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« Love, Cecil » de Lisa Immordino Vreeland

Par Angelalitterature

En 2017, j'avais vu le documentaire que Lisa Immordino Vreeland avait réalisé sur la collectionneuse Peggy Guggenheim. Il m'avait passionné au point d'être l'un de mes films préférés vus en 2017. Cet après-midi, en me rendant au MK2 Beaubourg, seul cinéma parisien diffusant Love, Cecil (Beaton), je n'ai pas vu qu'il s'agissait de la même réalisatrice. Pourtant, tout au long du film, je n'ai cessé de me dire que c'était aussi bien construit et passionnant que Peggy Guggenheim - la collectionneuse. Lisa Immordino Vreeland apporte un véritable angle artistique. Elle ne réalise pas un documentaire sur l'art comme les autres. C'est un film d'auteur, documentaire, certes, mais un film d'auteur malgré tout.

Après Peggy Guggenheim, la réalisatrice s'est donc penchée sur la vie étonnante de Cecil Beaton, photographe de mode, mais aussi écrivain, photographe de guerre, dessinateur et scénographe ou directeur artistique pour le cinéma et le théâtre. Au début, il ne savait pas quelle voie choisir. Il aurait adoré faire du théâtre, mais pour cela il fallait être choisi. Alors, il a fini par se décider à se lancer dans l'une de ses autres passions : la photographie. Il a d'abord pris pour modèle ses sœurs et sa mère, réalisant de superbes photographies. Cecil Beaton est un photographe de l'esthétisme. Il parle beaucoup de la beauté, des différentes formes de beauté, qu'il n'a pas vues immédiatement, focalisé au départ sur une seule forme du corps féminin. Il dit même que ses sœurs n'étaient pas particulièrement belles. Avis terriblement subjectif lorsque l'on découvre la beauté de ses sœurs sur ses photographies. Puis, peu à peu, il s'est dirigé vers les portraits d'artistes et la photographie de mode. Embauché durant de longues années pour le magazine Vogue anglais, américain et français, il fut aussi le photographe de la reine Elizabeth II et de toute la famille royale. Il a passé sa vie à prendre les artistes les plus en vogue, toujours dans un univers étonnant, le sien. Chaque photographie est mise en scène, travaillée, avec un fond particulier, un décor choisi. Finalement, on s'aperçoit qu'au travers de la photographie, il a fini par renouer avec ses premières amours : la scénographie et les costumes. Il aura attrapé dans son objectif les plus grands, de Jean Cocteau, à Truman Capote, Daphné du Maurier, en passant par Andy Warhol, David Hockney, Marlene Dietrich, Marilyn Monroe ou encore Colette.

Grâce à ce documentaire, qui donne en voix off des passages du journal de Cecil Beaton, nous entrons dans ses pensées, sa réflexion, sa vision de l'art, de la photographie, des artistes, de la mode, du dessin. Il parle de tout, apporte un vrai regard sur son propre travail et l'art de son époque.

Un vrai plaisir de cinéma !

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