Plus de 7.000 véhicules seraient déjà équipés et le Breton assure que le carnet de commandes de l'entreprise est plein.
"L'injection d'eau m'est venue à la suite de différents articles et au constat qu'un moteur fonctionne mieux quand l'air est frais (humide). Seuls 30% de l’énergie contenue dans le carburant servent à faire avancer une voiture. Le reste est dissipé en chaleur par le circuit de refroidissement et surtout par l’échappement, qui dilapide à lui seul 35% de l’énergie initiale".
Le principe "d'Eco L'eau", qui nous ramène à l’invention de la machine à vapeur, est simple. Le dispositif développé par Laurent Baltazar utilise en effet le principe du cycle Rankine, connu depuis 1865.
"La chaleur est transformée en vapeur en plaçant un échangeur sur la ligne d’échappement. Celle-ci permet la transformation de l’eau de pluie ou distillée - contenue dans un bulleur - en vapeur afin d’augmenter la densité et, donc, le couple en passant par l'admission d’air".
Le challenge consistait à trouver les bons réglages et le bon emplacement des composants du système pour optimiser l’envoi de vapeur.
Selon l'entrepreneur, l'innovation permettrait de réduire de 20 % la consommation de carburant mais aussi les rejets de dioxyde de carbone, CO2 et autres polluants dans l’air. Son idée, c’était de pouvoir allier économie et écologie.
Avec le mouvement des "gilets Jaunes", les ventes du dispositif, doublement médaillé au concours Léonard de Vinci de La Fédération française des inventeurs, ont été multipliées par sept, en un mois.
Le kit, fabriqué en France, se vend sur Internet entre 249 et 649 € selon le véhicule mais peut aussi - en Bretagne - être installé à domicile. Ailleurs, Laurent Baltazar s'appuie sur des partenaires.
L'entrepreneur est aussi en mesure d’adapter le système à n’importe quel moteur de bateau, camion, camping-car, deux-roues. Et même aux tracteurs.
Laurent Baltazar, qui n'arrive pas "à recruter de collaborateurs en interne" réfléchit à s'organiser "en franchise ou en réseau afin de faire face aux demandes" qui émanent de tout l'Hexagone.
Le système semble en effet séduire aussi bien les particuliers que les entreprises. Actuellement, le délai pour une installation est d'environ quatre mois.
Si l'eau n'est pas un carburant et que le moteur à eau relève de la chimère, l'injection d'eau a déjà été expérimentée par le passé. Les Allemands et les Américains y ont eu recours durant la Seconde Guerre mondiale sur les moteurs de leurs avions.
Le principe a ensuite été repris sur certaines mécaniques automobiles. Aujourd'hui, les constructeurs s'y intéressent. En 2016, BMW a sorti un modèle équipé d'un système d'injection d'eau. Renault avait déposé un brevet en 2005.
"Le dispositif ne pose pas de souci puisqu'il est branché sur l'admission d'air, et ne constitue pas une modification du moteur. Compte tenu des très petites quantités d’eau utilisées - 20 à 50 cl pour 1.000 km - il n’y a aucun risque de rouille ni d’endommager le moteur, assure Laurent Baltazar. Et d'ajouter, le kit n’influe pas sur l’électronique des véhicules récents".
La garantie constructeur? Il y a là un flou juridique. Mais, à l’expérience, la garantie constructeur est rarement remise en cause pour les clients qui font installer le kit sur une voiture neuve ou récente.
En Auvergne, la société Ecopra propose également ses propres kits.
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