Ce sont des mouvements eurosceptiques ayant plus d’appétence pour un pouvoir fort qui respecte moins le pluralisme. Même si certains peuvent condamner, pour des questions de souveraineté, l’annexion de la Crimée par la Russie et son ingérence dans le Donbass, une partie de ces acteurs se retrouvent dans leurs modèles avec la Russie. Du reste, des États dont la Hongrie, l’Italie et l’Autriche verraient bien une levée des sanctions. Des pays comme la Pologne ne le souhaitent pas, mais leur approche eurosceptique participe de la division de l’Union qui l’affaiblie mécaniquement face à la Russie. Le Kremlin peut donc espérer faire converger des points de vue entre une partie de l’Europe et la Russie si une majorité de pays européens basculent vers le nationalisme. Il peut surtout jouer sur les divisions entre les mouvements europhiles et eurosceptiques et peut être demain sur d’éventuelles tensions entre les pays nationalistes eux-mêmes. Son intérêt demeure bel et bien de voir les nationalistes et populistes continuer à gagner du terrain et il travaille dans ce sens.
Effectivement, Moscou tente déjà de s’ingérer dans la vie politique occidentale. Elle a été soupçonnée de cybermanipulation aux États-Unis pour la présidentielle de 2016. Alors qu’en France l’équipe d’Emmanuel Macron accusait des organes de presse comme Spoutnik et RT de diffuser des fausses nouvelles lors de la campagne présidentielle de 2017. Ces médias proches du Kremlin, très présents sur le web, prirent l’habitude de promouvoir la Russie, puis d’instrumentaliser les faiblesses des démocraties occidentales. De plus, récemment des pays occidentaux dont la France accusaient la Russie de mener des cyberattaques.
Enfin, aidée par les divisions de l’UE qui n’a pas réellement de politique étrangère commune, la Russie tente politiquement et militairement de reprendre pied en Méditerranée, en rencontrant régulièrement la Turquie, en nouant des coopérations militaires avec l’Égypte, en défiant l’ONU en Libye, en renforçant ses relations diplomatiques dans les Balkans et en s’alliant au régime syrien qu’elle aida à se maintenir grâce aux hésitations européennes et américaines.
Voilà, le tour de France d’Emmanuel Macron est terminé. Comme d’autres en leur temps, il est parti à la découverte de la France et des Français. Il a raison, il n’est jamais trop tard pour s’y intéresser. Le Tour de France effectué par deux enfants...