Un décor bucolique, au calme et en verdure, Guy Martin pour la carte, voilà une agréable destination de week end.
C’est un endroit « charmant » comme on dit. Une avenue paisible bordée de maisons individuelles typées très actuelles ou, à l’inverse, stylée années 30. Elle débouche sur un grand parc où se trouve un petit lac et une île sur laquelle est posé le Pavillon des Ibis. Une bâtisse de style anglo-normand entourée d’arbres, grande terrasse qui va faire fureur aux premiers jours de chaleur.
L’intérieur vient d’être redécoré par la nouvelle propriétaire Valérie Darnis. Lumineux, pimpant presque, des couleurs vives sur des tons de bleu, de jaune et de bronze, des tables bien espacées en lave émaillée et cerclées de laiton, parquet en chêne orné de tapis, tout concours à redonner vie à cette belle endormie depuis quelques années. L’ensemble est fort réussi, agréable, reposant et chic sans ostentation.
C’est justement le décorateur d’intérieur, suivant son travail sur le relookage du Grand Véfour, qui a proposé Guy Martin pour relancer la cuisine. Inspiré par son environnement immédiat, le chef doublement étoilé a mis au point une carte plutôt évidente, à tendance bourgeoise mais sans les lourdeurs inhérentes à ce type de cuisine. A partir de produits locaux dans la mesure du possible, il définit les codes mi-ruraux, mi-urbains avec un petit air de province pas désagréable. Aux fourneaux, il a fait appel à un célèbre inconnu, Younesse Khalil, originaire du Maroc, et qui se retrouve au Vésinet après une longue pratique de la cuisine dont un passage chez Lenôtre et chez Caïus, pour finir par un stage de quelques mois au Grand Véfour pour bien assimiler le style du chef.
C’est chose faite avec un délicat Velouté de mâche et œuf « parfait » heureusement assez cuit pour éviter le glaireux de cette chose improbable, un toast de cecina (jambon de bœuf) et beurre de truffe. Doux et savoureux.
Les noix de Saint-Jacques sont marinées au yuzu et servies avec des racines au citron. Frais, joyeux même, et des agrumes très présents mais leur acidité n’entrave pas la finesse des Saint-Jacques.
Par contre, le Cabillaud servi en assiette creuse avec un curry de blettes pas très esthétique et envahissant, citron confit, et des noix de cajou qui n’apportent rien sauf un peu de croquant mais l’idée reste très scolaire et le plat n’est pas d’une beauté bouleversante.
La Pintade fermière est généreusement servie, oignons des Cévennes au parmesan, deux gros morceaux de courge Hokkaïdo, cardamome noire et vanille Bourbon pour la touche exotique, version îles tropicales.
L’ensemble ne décolle pas vraiment à cause d’une certaine fadeur qui montre le problème du chef pour l’instant à bien marquer les saveurs. By the side, une amusante purée passée au four qui la fait ressembler à un pancake.
Les desserts, principalement des pâtisseries, sont présentés sur plateau. Retenons la Pavlova à la mangue qui sort son épingle du jeu, et, dans une moindre mesure, la crème au citron qui manque un peu de finesse.
Pour l’instant, et avant le rush des week ends de printemps, chacun dans son domaine travaille à peaufiner l’offre de ce nouveau restaurant. La cuisine est assez neutre dans son ensemble et manque de relief. Tout le monde veut bien faire, de l’accueil adorable de Valérie Darnis, du service un peu mou mais sympathique, jusqu’au chef qui s’applique à suivre les pas de Guy Martin. Les plats sont majoritairement bien tournés, avec quelques belles réussites, mais l’ensemble, pour l’instant, reste un peu en-deca. Une cuisine propre sur elle, un peu passe-partout mais finalement consensuelle. Si c’est l’objectif de Guy Martin, c’est réussi…
Ile des Ibis78110 Le Vésinet
Tél : 01 85 39 10 14
www.lepavillondesibis.com
Parking privé
RER : Vésinet-Le Pecq
Fermé dimanche soir & lundi
Menu : 39 € (2 plats) – 49 € (3 plats)
Carte : 56 € (minimum) – 83 € (maximum)