Un mouvement apparu dès les années 1990, avec par exemple l’association Approche, au centre de rééducation Kerpape (Morbihan), où des ingénieurs développent avec les patients des prothèses robotiques. Ces associations se sont structurées dès 2006 avec le Réseau européen des living labs (ENoLL pour European Network of Living Labs). Elles connaissent depuis un essor sans précédent dans le domaine médical.
A Tokyo, le FabNurse de l’univeristé Keio imprime en 3D des objets de soins personnels conçus avec les patients. Aux Etats-Unis, la plateforme Maker Nurse met en lien les bricoleurs du dimanche et les personnels hospitaliers. En Suisse, les biologistes de GaudiLabs ont conçu un laboratoire abordable en transformant par exemple une webcam en microscope ou en fabriquant une centrifugeuse à l’aide d’un moteur de disque dur.
Basés à Rennes, Nicolas Huchet et son association My Human Kit sont reconnus internationalement pour leur travail sur les prothèses imprimées en 3D. Et désormais sur des fauteuils motorisés à l’aide de vieux vélos électriques.
D’autres living labs s’inscrivent au sein d’institutions médicales, comme le Laboratoire d’analyse des usages en gérontologie (Lusage) de l’hôpital Broca à Paris. Ses ingénieurs suivent le personnel hospitalier pour améliorer les interactions entre patients, soignants et robots. Et développent lors de hackathons de 48 heures des solutions innovantes comme la détection de mouvement pour contrôler une tablette tactile.
Mais si les living labs permettent de développer rapidement des prototypes, ils touchent leurs limites dès qu’il s’agit de passer à une échelle industrielle. C’est le cas de l’EchoPen. Un outil sans fil et abordable, qui simplifie les échographies et a été inventé à l’Hôtel-Dieu par le docteur Mehdi Benchoufi. En développement depuis 2014, il n’est toujours pas commercialisé.