Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, vient d’achever une visite de cinq jours au Venezuela au moment où l’institution cherche à intensifier ses efforts humanitaires dans le pays.
Le CICR a quasiment triplé son budget opérationnel, le passant de 8 à 22 millions d’euros. Ceci devrait lui permettre de se concentrer autour de quatre axes prioritaires : migrations, santé, eau/assainissement et détention.
Tachira à la frontière entre le Vénézuela et la Colombie. Le travail conjoint CICR et Croix-Rouge Vénézuélienne pour aider les migrants à reprendre contact avec leur famille. Avril 2019
Le CICR a signé un accord avec le ministère de la Santé pour fournir à la population un meilleur accès aux soins d’urgence. Vingt-huit hôpitaux et huit centres de santé primaires bénéficieront très prochainement de formations, notamment en eau et assainissement et se verront dotés de matériel médical fourni par le CICR.
Le président du CICR, Peter Maurer, a rencontré le président Nicolas Maduro ainsi que des représentants de ministères et des membres du parlement. L’objectif était de discuter de la manière dont le CICR pourrait renforcer sa coopération et sa réponse humanitaire dans le cadre de principes qui régissent le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Il s’agissait de la première visite d’un président du CICR au Venezuela depuis 24 ans.
«Au cours de ce voyage, j’ai pu m’entretenir avec de nombreux Vénézuéliens sur la difficulté de leur quotidien et ai pu constater la détérioration des services de base, notamment l’accès aux soins de santé», a déclaré M. Maurer. «Les hôpitaux souffrent de pénuries en eau, en électricité, en médicaments et en personnel de santé. Notre coopération avec les institutions publiques et leur soutien seront déterminants pour inverser cette tendance. «
Au cours de sa visite, M. Maurer s’est rendu à Táchira, à la frontière avec la Colombie, et à Bolivar, à la frontière avec le Brésil. Il a pu s’entretenir avec des migrants ainsi que des personnes touchées par la violence armée ; avec également des personnels médicaux et les patients de trois hôpitaux.
Outre ses efforts dans le domaine de la santé et de l’assistance aux migrants, le CICR a visité depuis le début de l’année quelque 2 500 détenus et a pu aider des centaines d’entre eux à prendre contact avec leur famille.
«J’espère que ma visite aura contribué à confirmer et à exprimer la volonté du CICR d’intensifier ses efforts en faveur du peuple vénézuélien. Je suis satisfait de la volonté des autorités de collaborer avec nous pour répondre de manière consensuelle aux besoins humanitaires que nous avons identifiés « , a déclaré M. Maurer.
Le CICR demeure particulièrement préoccupé par le niveau élevé de la violence armée qui affecte les personnes les plus vulnérables et entrave leur possibilité d’avoir accès aux services de base. Dans cette optique, l’institution concentre nombre de ses efforts sur les premiers secours.
A cela s’ajoute la migration qui voit de nombreuses personnes quitter le pays. Depuis le début de l’année, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge vénézuélienne, a permis à plus de 6 000 migrants de renouer avec leur famille par le biais d’appels téléphoniques.
«Je suis venu au Venezuela pour écouter les gens, comprendre leurs besoins et veiller à ce que la réponse du CICR soit la plus pertinente possible», a conclu M. Maurer. «Nous veillerons à faire plus dans les semaines et les mois à venir. Il s’agit pour le CICR d’inscrire l’assistance au Vénézuéliens dans la durée.”