La découverte du prieuré de Saint-Cosme s'impose au printemps ou au début de l'été. Peut-être connaissez-vous déjà l'événement principal de
l'année de ce lieu : les journées de la rose, qui ont lieu généralement fin Mai ou début juin, l'occasion de voir et d'acheter des rosiers magnifiques.
Mais au-delà de cet événement, il s'agit ici d'un lieu absolument charmant, bucolique, et poétique, grâce à l'ombre de Pierre de Ronsard qui hante chaque parcelle de jardin, et
chaque pierre du prieuré.
L'implantation d'un édifice religieux est attesté depuis le VIe siècle, même si les premières mentions, dans les sources, ne remontent qu'à 922. L'Hermitage d'Hervé,
trésorier de Saint-Martin (1014-1018), était à l'abandon quand Béranger y fit une retraite en 1075. La collégiale Saint-Martin y établit un prieuré à partir de 1092 pour 5
chanoines, désireux de suivre la règle de Saint Augustin.
Louis XI (résident au Plessis-les-Tours, juste à côté) finança la réfection de l'église à la fin du XVe siècle, mais ce prieuré reste célèbre par la présence à sa tête
du poète Pierre de Ronsard. Il en reçoit la commende en 1565 et la conserve jusqu'à sa mort en 1585. Il y reçut notamment les visites de Catherine de Médicis,
Charles IX, ainsi que du futur Henri III.
La plupart des bâtiments ont disparu à partir de 1742, date de la suppression du prieuré, ajouté à la vente du domaine en 1791. L'ensemble de la ville de Tours fut aussi largement bombardé en
1944, pour atteindre ses nombreux ponts ; le site, proche de la Loire, en fit également les frais.
Ce lieu a un triple intérêt de visite : les vestige romans d'un immense ensemble, une maison d'écrivain, vouée à un des plus grands poètes français, un jardin consacré à la culture de la
rose.
La maison du prieur est visitable. Il vous sera possible de voir une formidable maquette de l'ensemble du prieuré avant destruction. On se rend alors compte de l'importance du lieu. Le premier
étage est consacré à la vie de Ronsard à Saint-Cosme, avec notamment le bureau ou il a composé ses Derniers vers, avant de mourir. Vous pourrez également monté voir les
charpente du logis.
Dans le chœur git encore les reste du poète, mort en ce lieu en 1585. Des études attestent qu'il s'agit bien de Pierre de Ronsard.
A côté se tient l'ancienne hôtellerie, transformé en bibliothèque par les Amis de Ronsard, l'occasion de revenir sur la vie passionnante du poète.
L'autre attrait de la visite est bien sûr la déambulation dans les nombreux jardins. Le Conseil Général d'Indre-et-Loire, propriétaire des lieux, a transformé ce lieu en un magnifique centre de
culture de la rose, si chère à Ronsard. Honnêtement, l'association est très heureuse. Les centaines de pieds, disséminés partout, donnent au lieu un aspect bucolique, romantique,
et même poétique. Il est d'ailleurs possible de lire, au hasard du parcours des vers que Ronsard a consacré à sa fleur favorite.
Le temps de cette découverte (comptez au moins 1h30 à 2h pour s'imprégner comme il faut... c'est un site qui mérite de prendre le temps), le visiteur se trouve comme hors du temps, dans un
sublime jardin, cerné par la poésie de Ronsard, qui ajoute sérieusement à la magie des vestiges romans d'un prieuré historiquement important en Touraine.
Vous l'aurez compris, nous avons été comblés, et vous les serez aussi, nous l'espérons.
Informations et renseignements : www.prieure-ronsard.fr ; demeureronsard@cg37.fr
Tel : 02 47 37 32 70.