Une politique de science-fiction, dit ce matin le gros titre
par-dessus ce dessin de Daniel Paz, l'un des dessinateurs de la rédaction
C’est une préoccupation pour les forces progressistes en Argentine : la politique actuelle du gouvernement national et la crise économique qui s’y superpose provoquent une fuite des chercheurs qui ne trouvent plus de postes dans leur pays ou de crédits pour leurs travaux.
Página/12 est le seul quotidien qui évoque le problème et il le fait en première page, en rappelant l’enjeu avec force, à six mois du scrutin présidentiel.
Cette année, le Conicet, centre national de la recherche et de la technologie, a exclu de la carrière scientifique 2000 docteurs formés dans les universités publiques (donc gratuites) et qui avaient postulé sur des postes publiés. Seuls 17,1 % des candidats ont été retenus, après une dizaine d’années d’étude. Ce sont les conséquences des réductions budgétaires draconiennes.
Une de Página/12 lundi 1er avril
et ça n'est pas une blague
On voit donc de nombreux chercheurs quitter l’Argentine pour des pays développés. Même des scientifiques qui, dans le cadre d’un plan mis en place par Néstor Kirchner et conforté par Cristina Kirchner, Raices (racines), avaient fait le choix de rentrer en Argentine en sont maintenant repartis. Página/12 rapporte que jusqu’en 2016, on avait vu une moyenne annuelle de 120 personnes rentrer au pays sur une douzaine d’années. En 2017 et 2018, seuls seize professionnels ont fait la même démarche.
Une perte sèche des potentiels nationaux qui ne fait qu’affaiblir le pays et hypothéquer son avenir. Et les critiques pleuvent sur le secrétaire d’État, le physicien Lino Barañao, le seul ministre de Cristina qui ait conservé son portefeuille sous Mauricio Macri.
Pour aller plus loin : lire l’article de Página/12 du 1er avril lire l’article de Página/12 du 9 avril.