La Galerie Templon, au 30 rue Beaubourg, à Paris, abandonne ses murs à Abdelkader Benchamma jusqu’au 19 mai. 10-19 h. Titre de l’exposition « Engramme ».
Comme je suis d’abord sensible à l’esthétique, mon entrée dans la Galerie a été marquée par un sursaut et un « Oh!… » de bonheur! Les murs blancs sont parcourus de dessins noirs, en longues vagues et éclaboussures, avec intervention, parfois, de cadres qui viennent compléter le sujet. C’est si beau!
Avant de prendre connaissance de l’objectif même de cette exposition et du sujet voulu et traité par l’artiste, on est sous le choc! Cette circulation vitale, là, sous nos yeux, ce sang noir qui coule sur les murs… Fascinant! On hésite entre scanner cérébral et coupe géologique. Des flux de dessins (encre, bitume et peinture) occupent les surfaces mais, bien davantage, donnent l’impression d’occuper le volume des salles.
Alors? Le sujet? Abdelkader Benchamma s’est intéressé, pour cette exposition, au processus de la mémoire, et aux traces qu’elle laisse dans le cerveau. Sa fresque donne la sensation d’être immergé dans ces étonnantes constructions invisibles, dans ces structures de neurones complexes et mystérieuses qui nous habitent. Troublant!
Des dessins encadrés s’intègrent ici et là aux fresques. Comme si on avait capturé quelques fragments de ces traces de mémorisation et qu’on les avait mises sous verre. Pour les conserver. On les aurait saisis avant que ça n’éclate, explose, s’échappe et grandisse…
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